L'armée américaine est appelée à devenir le premier acheteur d'avions de transport militaire A400M d'Airbus Group (PARIS:AIR), estime vendredi le patron de l'avionneur dans une interview, dans laquelle il maintient ses objectifs 2015 malgré le crash d'un appareil début mai.
"Les forces armées américaines vont devenir, au plus tard dans la prochaine décennie, le plus gros client pour l'avion", a déclaré le président exécutif d'Airbus Group, Thomas Enders, dans un entretien au magazine allemand Wirtschaftswoche.
Le programme A400M a connu plusieurs années de retard et d'importants dépassements de budget, avec une facture qui a grimpé à 28 milliards d'euros contre un peu plus de 20 milliards prévus à l'origine. En outre, un exemplaire de l'appareil s'est écrasé le 9 mai en Espagne, près de Séville, faisant quatre morts et deux blessés.
En dépit de ces difficultés, l'avion devrait toutefois profiter de l'absence de produit concurrent, prévoit M. Enders. Face au C-17 de l'américain Boeing (NYSE:BA), plus volumineux, et au C-130 de son compatriote Lockheed Martin, plus petit, "beaucoup de nations ne veulent ni de l'un ni de l'autre. C'est pourquoi il n'y a ces prochaines années qu'une seule alternative : l'A400M, qui consomme nettement moins et est plus polyvalent", assure-t-il.
A ce stade, 174 A400M ont été commandés au total par huit pays: Allemagne, France, Espagne, Royaume-Uni, Belgique, Luxembourg, Turquie et Malaisie. Douze seulement sont en service à ce jour.
Côté financier, "nous sommes sur la bonne voie pour atteindre les objectifs 2015 que nous avons communiqués au marché", poursuit l'Allemand. Airbus Group table cette année sur une hausse de son chiffre d'affaires et de ses bénéfices par rapport à 2014.
Les prochains mois seront par ailleurs marqués par la poursuite des discussions sur l'avenir du Super Jumbo d'Airbus, l'A380, et son éventuelle remotorisation.
"Le conseil de direction aura encore sûrement besoin de travailler jusqu'à la fin de l'année pour se faire une image complète de la situation et prendre une décision", affirme M. Enders. Et d'ajouter: "c'est une des décisions produits les plus difficiles des dernières années. Il est clair qu'il ne pourra pas y avoir d'A380 équipé de nouveaux propulseurs uniquement pour un seul client".
D'autant qu'Airbus Group est en mesure de réduire la consommation en kérosène de ses appareils sans passer par une remotorisation, assure-t-il.
D'autres améliorations ne sont pas non plus exclues: "une option concrète à laquelle je pense, c'est des innovations dans la cabine", précise M. Enders.