PARIS (Reuters) - Ségolène Royal a présenté mercredi ses excuses pour avoir appelé au boycott du Nutella et accusé la célèbre pâte à tartiner de contribuer à la déforestation en raison de la présence d'huile de palme dans sa composition.
"Mille excuses pour la polémique sur le Nutella. D'accord pour mettre en valeur les progrès", écrit la ministre de l'Ecologie et du Développement durable sur son compte Twitter.
Invitée du "Petit Journal" de Canal+ lundi soir, elle avait pris pour cible le produit-phare de la société italienne Ferrero en invoquant la préservation de la planète.
"Il faut replanter massivement des arbres, parce qu'il y a eu une déforestation massive qui entraîne aussi du réchauffement climatique. Il faut arrêter de manger du Nutella, par exemple, parce que c'est de l'huile de palme", avait-elle déclaré.
Selon l'ONG environnementale World Wide Fund for Nature (WWF), la production d'huile de palme, en hausse constante, "menace les derniers joyaux de biodiversité de notre planète".
Cultivés à 80% en Indonésie et en Malaisie, les palmiers à huile sont, selon l'organisation, la principale cause de déforestation en Asie du Sud-Est.
L'Alliance française pour une huile de palme durable, dont Ferrero est l'un des membres fondateurs, avait condamné mercredi les propos de Ségolène Royal, avant qu'elle ne publie son tweet.
Ses membres, précise l'instance dans un communiqué, "ont pris l'engagement de s'approvisionner en huile de palme 100% certifiée RSPO (Table-Ronde pour une Huile de Palme Durable) d'ici fin 2015 et visent des conditions encore plus strictes pour 100% de leurs approvisionnements d'ici 2020".
"C'est pourquoi, nous déplorons que ces efforts collectifs ne soient pas encouragés et valorisés par le gouvernement français à l'instar du gouvernement néerlandais, dont l'ambition est d'obtenir 100% d'huile de palme certifiée durable en Europe d'ici 2020."
(Marine Pennetier, édité par Sophie Louet)