LONDRES (Reuters) - Diageo (LONDON:DGE) a dit jeudi s'attendre à une reprise lors de l'exercice entamé le 1er juillet, après deux années de stagnation de ses ventes, notamment sous l'effet du déstockage chez les grossistes.
Le leader mondial des spiritueux a enregistré une croissance organique nulle sur l'exercice clos le 30 juin, comme cela avait déjà été le cas l'année précédente. Selon le consensus fourni par Diageo, les analystes tablaient en moyenne sur une croissance organique de 0,2%.
Le bénéfice par action hors exceptionnels a chuté à 88,8 pence contre 95,5 pence un an plus tôt, là encore sous le consensus de 90,3 pence. Diageo a attribué ce recul aux effets de change.
Le groupe basé à Londres, propriétaire entre autres du whisky Johnnie Walker, de la vodka Smirnoff et de la bière Guinness, a notamment pâti du renforcement des mesures de lutte contre la corruption en Chine et du ralentissement de la croissance sur certains marchés émergents.
Mais Diageo évoque un retournement de situation, sous l'effet de ses efforts pour réorienter ses ventes vers les débits de boissons plutôt que vers les grossistes.
Dans différentes régions, des grossistes ont diminué leurs achats pour tenter de réduire leurs stocks. Ces pratiques de déstockage pèsent à court terme sur les ventes de Diageo mais à plus longue échéance, cela pourrait lui permettre de s'adapter plus rapidement aux changements des modes de consommation et de développer une logistique plus efficace.
"Nous voyons 2016 comme une année de transition", a déclaré à la presse la directrice financière, Deirdre Mahlan.
Elle table sur une progression du chiffre d'affaires sur cet exercice, mais pas encore au rythme de 5% environ anticipé pour le cycle de trois ans s'ouvrant avec l'exercice fiscal 2017.
Au cours de ces trois années, Diageo compte augmenter sa marge opérationnelle de 100 points de base, dans la mesure où les gains de productivité devraient permettre de dégager 500 millions de livres supplémentaires (711 millions d'euros).
"Les prévisions sont particulièrement optimistes", relève James Edwardes Jones, analyste chez RBC Capital Markets. "Au vu des performances récentes de Diageo, nous attendons encore d'être convaincus que cela est faisable", a-t-il ajouté. .
(Martinne Geller, David Clarke et Dale Hudson, Myriam Rivet pour le service français, édité par Wilfrid Exbrayat)