Les crédits au secteur privé dans la zone euro ont affiché une progression légèrement plus importante en octobre que le mois précédent, signe que le système bancaire continue de s'acheminer vers un fonctionnement normal même si la méfiance des banques perdure.
Au total, ces crédits ont progressé de 1,4% sur un an, après une hausse de 1,2% en septembre, selon des données provisoires publiées vendredi par la Banque centrale européenne (BCE).
Mais ce chiffre continue de cacher des disparités importantes entre les crédits accordés aux ménages, en hausse, et ceux accordés aux entreprises, toujours en recul.
Les crédits aux ménages ont progressé de 2,9%, après +2,8% en septembre, portés en particulier par la hausse des crédits immobiliers (+3,6%) alors que les prêts à la consommation sont en baisse, une nouvelle fois (-0,8%).
Quant aux entreprises, les crédits qui leur sont accordés sont encore en recul de 0,6%, après déjà -0,6% en septembre, témoignant de la crainte persistante des banques de ne pas récupérer leur argent.
"Le développement monétaire reste très contenu. Une tendance à la reprise des crédits est certes en chemin mais ça reste dur", a commenté Fabienne Riefer de Postbank.
Michael Schubert, de Commerzbank, estime que ce chiffre a dû constituer "une déception" pour la BCE, qui dans son rapport mensuel de novembre annonçait attendre un "point d'inflexion" des crédits aux entreprises cette année.
La masse monétaire M3, indicateur avancé d'inflation, a augmenté de 1% en octobre en glissement annuel, après une hausse de 1,1% en septembre, selon un chiffre révisé légèrement en hausse.
La hausse de cet agrégat qui sert à l'institution à déceler des menaces inflationnistes à moyen terme est moindre que ce qui était attendu par le consensus réuni par Dow Jones Newswires, qui tablait sur +1,4%.