L'euro a poursuivi sa chute face au dollar vendredi, se maintenant péniblement au-dessus du seuil de 1,32 dollar, alors que le marché anxieux attendait les détails d'un plan de sauvetage de l'Irlande et craignait toujours une contagion de la crise au sein de la zone euro.
Vers 22H00 GMT (23H00 à Paris), l'euro valait 1,3240 dollar contre 1,3360 dollar jeudi à 22H00 GMT, après être tombé à 1,3201 dollar, un plus bas depuis le 21 septembre.
L'euro baissait également face à la devise nippone à 111,34 yens contre 111,69 yens jeudi soir.
Le dollar progressait face au yen à 84,07 yens contre 83,60 yens la veille, après être monté à 84,18 yens, un plus haut depuis deux mois.
"Le dollar a progressé alors que les inquiétudes sur les pays périphériques de la zone euro se sont envenimées et que les commentaires en Corée du Nord ont avivé les craintes d'une escalade dans la péninsule", ont expliqué les analystes de Brown Brothers Harriman.
La pression sur l'euro s'est maintenue, malgré les négociations en cours sur le plan de sauvetage irlandais.
Selon des sources diplomatiques, ce plan négocié par le gouvernement irlandais d'une part, les experts de la Commission européenne, de la Banque centrale européenne (BCE) et du Fonds monétaire international (FMI) d'autre part, a de bonne chances d'être finalisé dès dimanche.
"De toute évidence, le marché s'est déjà détourné de l'Irlande pour se concentrer désormais sur le Portugal et l'Espagne", eux aussi en proie à de sévères difficultés budgétaires et vus par de nombreux observateurs comme les prochains candidats à une aide extérieure, expliquaient les experts de Commerzbank.
Le président de la Commission européenne Jose Manuel Barroso a démenti que les Européens aient "suggéré" au Portugal de demander un plan d'aide comme vient de le faire l'Irlande. Un article du Financial Times Deutschland publié vendredi affirmait que la Banque centrale européenne (BCE) et une majorité de pays de la zone euro faisaient pression en ce sens sur Dublin.
"Au train où vont les choses, il semble que ce ne soit qu'une question de temps avant que le Portugal ne succombe à la contagion. Comme observé au cours de crises précédentes sur les marchés émergents, on ne peut tout simplement pas ignorer le fait que la contagion reste une force très puissante", a noté Win Thin, de Brown Brothers Harriman.
Preuve de cette recrudescence des craintes, le taux de rendement des obligations d'Etat à 10 ans du Portugal et de l'Espagne, comme de l'Irlande, se sont encore tendus vendredi, augmentant un peu plus le coût d'emprunt de ces pays sur les marchés.
Ainsi "l'euro devrait rester sous pression en l'absence de perspectives d'amélioration de la situation" sur le marché obligataire, a estimé Commerzbank.
Vers 22H00 GMT, la devise helvétique montait face à l'euro à 1,3280 franc suisse pour un euro, mais baissait face au billet vert à 1,0027 franc suisse pour un dollar.
La livre britannique reculait face à l'euro à 84,90 pence pour un euro, et face au billet vert à 1,5591 dollar, passée sous 1,56 dollar pour la première fois depuis le 21 septembre.
La monnaie chinoise a terminé à 6,6686 yuans pour un dollar contre 6,6503 yuans la veille.