Wall Street a ouvert en baisse vendredi, sans se défaire de l'inquiétude persistante quant à la croissance mondiale après un mauvais indicateur chinois: le Dow Jones perdait 0,90%, au lendemain d'une chute à son plus bas de l'année, et le Nasdaq 0,94%.
Vers 14H00 GMT, l'indice vedette Dow Jones Industrial Average cédait 153,46 points à 16.837,29 points, et le Nasdaq, à dominante technologique, 45,99 points à 4.831,18 points.
L'indice élargi S&P 500, très suivi par les investisseurs, reculait de 0,86%, soit 17,60 points, à 2.018,13 points.
Jeudi, Wall Street avait fortement baissé, le Dow Jones perdant 2,06% à 16.990,69 points et tombant à son plus bas niveau de l'année en raison des inquiétudes mondiales concernant la chute des cours de l'énergie et les perspectives chinoises. Le Nasdaq a reculé encore plus lourdement de 2,82% à 4.877,49 points.
Désormais, la Bourse poursuit son déclin, au moment où "la récente déprime du sentiment mondial est amplifiée par le fait que l'activité manufacturière chinoise est tombée à son plus bas niveau depuis six ans", ont noté les experts de la maison de courtage Charles Schwab.
Ce mauvais indice a contribué à faire chuter plus avant la Bourse de Shanghaï, en baisse de plus de 30% depuis la fin juin, et maintient l'économie chinoise, la deuxième du monde après les Etats-Unis, au centre des préoccupations des investisseurs.
"Bien sûr, la Chine pourrait mettre en oeuvre de nouvelles mesures de relance, mais on en est à un point où c'est déstabilisant pour les marchés car cela revient à admettre que les perspectives économiques sont médiocres et que le soutien monétaire énorme engagé depuis plus de six ans n'a pas permis à l'économie réelle d'enregistrer une croissance durable", a jugé Patrick O'Hare, de Briefing.
A ce titre, en ce qui concerne les Etats-Unis, les craintes à l'égard de la Chine et plus largement de l'économie mondiale relancent les inquiétudes relatives à une normalisation trop précoce de la politique monétaire de la Réserve fédérale (Fed), qui maintient ses taux à un niveau presque nul depuis la fin des années 2000.
"Hier, ce ne sont pas juste les préoccupations concernant la croissance qui ont plombé à un tel point la Bourse" de New York, a jugé M. O'Hare. "Ce qui l'a tellement plombée, c'est de se rendre compte de l'aspect de moins en moins divin d'une politique monétaire qu'elle idolâtre depuis tant d'années".
- Salesforce avance -
A l'approche de sa scission, le groupe informatique Hewlett Packard bondissait de 6,56% à 29,15 dollars après avoir fait état d'un bénéfice supérieur aux attentes, malgré des résultats en recul pour la plupart de ses activités, plombées par le dollar fort et la crise persistante du marché du PC.
L'éditeur de logiciels Salesforce prenait 5,13% à 71,30 dollars, après la publication d'une forte progression de son chiffre d'affaires trimestriel.
La chaîne de magasins Foot Locker, spécialiste des chaussures de sport, perdait 1,03% à 70,98 dollars, malgré l'annonce d'un bénéfice net trimestriel en nette hausse, notamment grace à un bond de près de 10% de ses ventes à périmètre comparable.
Le constructeur d'engins mécaniques John Deere perdait 7,16% à 84,16 dollars. Affecté par la moindre demande pour les machines agricoles et de construction, le groupe a révisé à la baisse ses prévisions de bénéfice annuel.
Le marché obligataire baissait très légèrement, le rendement des bons du Trésor à dix ans se maintenant à 2,070% comme jeudi soir, et celui des bons à 30 ans montant à 2,757% contre 2,743% auparavant.