par Barani Krishnan
NEW YORK (Reuters) - Le pétrole a gagné jusqu'à plus de 9% jeudi, enregistrant l'une de ses plus fortes hausses en une séance depuis des années, le regain d'appétit des investisseurs pour les actifs à risque et des informations sur une réduction de l'offre déclenchant des rachats de decouverts par des opérateurs positionnés à la baisse.
Ce brutal retournement intervient après deux mois de chute des cours qui avaient fait plonger le brut à un plus bas de six ans et demi lundi.
Les mesures de soutien à l'activité prises par les autorités chinoises et la perspective d'un report de la hausse de taux directeurs aux Etats-Unis ont ravivé l'appétit pour le risque.
L'envolée des cours du pétrole s'explique aussi par le cas de force majeure déclaré par Shell sur ses exportations de pétrole nigérian, des indications sur une baisse des stocks américains et la révision en hausse des chiffres de la croissance aux Etats-Unis au deuxième trimestre.
Le cours du baril de Brent gagne plus de 3,20 dollars sur la première échéance à 46,38 dollars (+7,42%) vers 17h30 GMT et fait plus que compenser ses pertes de la semaine passée. Il était tombé lundi à un plus bas depuis mars 2009 à 42,23 dollars.
Fin janvier, le cours du Brent avait déjà fortement rebondi par rapport à un plus bas de six ans à l'époque, gagnant près de dix dollars en trois séances et amorçant une reprise avant de se stabiliser pendant tout le deuxième trimestre.
Le cours du baril de brut léger américain a gagné jusqu'à près de 10% sur le contrat octobre, en hausse 3,65 dollars à 42,25 dollars, dépassant sa plus forte hausse en pourcentage sur une séance enregistrée en juin 2012. Il avait touché lundi un plus bas depuis février 2009 à 37,75 dollars.
Les positions vendeuses à découvert étaient à des plus hauts records, selon des données réglementaires, et les opérateurs se sont précipités jeudi pour les déboucler.
"C'est l'étranglement des vendeurs à découvert que nous avions anticipé après les ventes paniques sur les marchés pétroliers et des transactions de capitulation à des niveaux de 30 dollars", a dit Chris Jarvis, analyste chez Caprock Risk Management.
"Si l'on ajoute à cela la demande toujours forte d'essensce, les chiffres solides du PIB aux Etats-Unis et les décisions des Chinois pour relancer leur économie, le marché est très vendeur, et le rebond à moyen terme que nous attendions semble à l'oeuvre", a-t-il ajouté.
(Marc Joanny pour le service français, édité par Véronique Tison)