La Commission européenne a démenti mardi être favorable à une réduction des fonds structurels de l'UE pour les pays qui refusent les quotas de répartition des réfugiés, contrairement aux déclarations de Berlin.
Les pays récalcitrants "sont souvent des pays qui reçoivent beaucoup de fonds structurels" européens, a déclaré mardi matin le ministre alllemand de l'Intérieur, Thomas de Maizière, interrogé par la chaîne allemande ZDF.
"Je trouve aussi juste (...) qu'ils reçoivent moins de moyens" financiers de la part de l'Europe, a argué M. de Maizière, disant approuver une proposition formulée en ce sens par le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker.
Mais M. Juncker "n'a jamais dit ça", a déclaré mardi à l'AFP une porte-parole de la Commission européenne.
"Les accords de partenariat et les programmes opérationnels pour la période de programmation actuelle n'offrent pas de base légale pour réduire les attributions de fonds structurels et d'investissement, si un Etat membre refuse les mécanismes contraignants de relocalisation" des réfugiés, a insisté la porte-parole.
Cette dernière a précisé que "l'introduction d'une telle conditionnalité nécessiterait une révision du cadre financier pluriannuel". "Ce n'est pas une voie que nous explorons actuellement", a-t-elle assuré.
La Commission "n'est pas pour la punition, elle est pour l'encouragement", a renchéri le porte-parole en chef de la Commission, Margaritis Schinas.
L'idée de réduire les aides de l'UE "n'est pas la façon la plus intelligente de faire du chantage", a ironisé une source hongroise à Bruxelles.
La même source a argué qu'il y avait "d'autres manières de faire preuve de solidarité entre Etats" qu'en participant au mécanisme de "relocalisation" de réfugiés proposé par la Commission.
Malgré une majorité d'Etats favorables, les Etats membres de l'UE n'ont pas réussi à s'accorder de manière unanime lundi à Bruxelles sur un mécanisme de répartition contraignant de 120.000 réfugiés se trouvant actuellement en Italie, en Grèce et en Hongrie, proposé par la Commission européenne.