Le géant pétrolier français Total (PARIS:TOTF) a annoncé mercredi qu'il allait donner un nouveau tour de vis à ses coûts et ses investissements pour faire face à la dégringolade des cours de l'or noir et préserver son dividende.
Le groupe français, qui avait déjà réduit ses investissements de plus de 10% à 23-24 milliards de dollars cette année, ne prévoit plus d'investir que 20-21 milliards de dollars en 2016 et 17-19 milliards à partir de 2017.
Dans le même temps, l'objectif de réduction des coûts opérationnels est augmenté de 50% à 3 milliards de dollars à cette échéance, dont 1,2 milliard cette année.
"Total entre dans une phase de discipline financière", a déclaré le directeur financier, Patrick de La Chevardière, lors d'un point presse avant la journée investisseurs de Total à Londres.
Ces efforts, combinés à une hausse de la production cette année, permettront à Total de préserver son dividende et de le couvrir par les flux de trésorerie nets organiques à partir de 2017, si le prix moyen du baril de brut remonte à 60 dollars, a insisté le dirigeant.
"C'est l'objectif principal", a-t-il ajouté. "Nous ferons tout ce qui est possible pour sauvegarder le dividende. Nous ne voulons pas augmenter les volumes à tout prix, nous voulons préserver les flux de trésorerie disponibles pour payer le dividende".
L'option d'un paiement partiel du dividende en action (une mesure qui permet de réduire les sommes déboursées par le groupe) reste toutefois ouverte en cas de prix du baril inférieur, selon lui.
Au titre de 2015, "nous allons certainement au moins le maintenir", a précisé M. de La Chevardière au sujet du dividende, qui avait augmenté de 2,5% à 2,44 euros pour l'exercice 2014.
L'élagage des investissements, combiné au retard enregistré par certains projets en Australie, en Norvège et en Italie, affectera la production d'hydrocarbures de Total d'ici à 2017.
Le groupe compte pomper 2,6 millions de barils équivalent pétrole par jour (Mbep/j) en 2017, contre un objectif précédent de 2,8 Mbep.
Cette année, la production devrait croître d'un peu plus de 8% à un peu plus de 2,3 Mbep/j. Le rythme de progression devrait s'établir à 6-7% en moyenne par an pour la période 2014-2017, et à 5% par an pour 2014-2019, grâce au démarrage de 20 grands projets, dont huit cette année.