PARIS (Reuters) - Le conseil d'administration d'Air France-KLM a mandaté jeudi la direction d'Air France pour mettre en oeuvre un plan de restructuration après l'échec la veille des négociations avec les syndicats de pilotes sur son plan Perform 2020, a annoncé le groupe dans un communiqué.
"Face à l'impossibilité de signer des accords permettant, au sein d'Air France, la mise en œuvre de mesures de productivité conduisant à un retour à la profitabilité pérenne, les administrateurs considèrent indispensable de mettre en place un plan alternatif", écrit le groupe qui précise que les membres du conseil, qui comprend des représentants du gouvernement français et du personnel, ont voté à l'unanimité.
Ce plan, dont les détails seront présentés lors d'un Comité central d'entreprise (CCE) undi prochain, prévoit une réduction de l'activité de la compagnie française en 2016 et 2017.
La CGT, FO et l'Unsa ont appelé le personnel au sol d'Air France à une grève lundi 5 octobre, jour de réunion du comité central d'entreprise, pour protester contre ces suppressions de postes potentielles.
Le Premier ministre Manuel Valls a regretté jeudi l'échec des négociations et demandé aux pilotes de "faire un effort".
Air France avait déjà annoncé le 4 septembre qu'elle risquait de devoir réduire de 10% son réseau long-courrier d'ici 2017, entraînant des suppressions de postes, dont des licenciements secs, si elle ne parvenait pas à mettre en oeuvre le plan Perform 2020, qui vise à améliorer sa compétitivité.
La direction estime que les navigants (pilotes, hôtesses et stewards) travaillent en moyenne 15% à 20% de moins à salaire équivalent que ceux de KLM, Lufthansa (XETRA:LHAG), British Airways et Iberia (ces deux dernières compagnies appartenant au groupe IAG).
Actuellement, seulement la moitié des lignes long-courrier d'Air France sont rentables, un taux que la compagnie voudrait porter à terme à 80%.
Des responsables syndicaux d'Air France avaient estimé début septembre que le retrait d'une dizaine d'avions de la flotte long-courrier entraînerait au moins 4.000 suppressions de postes au sein de la compagnie.
Un terrain d'entente a en revanche été trouvé cet été avec les pilotes de la compagnie néerlandaise KLM, qui ont accepté de travailler plus longtemps et de voir leur départ à la retraite repoussé de deux ans.
(Julien Ponthus, édité par Jean-Michel Bélot)