ts-ARIS (Reuters) - Airbnb a chiffré à 2,5 milliards d'euros sur un an son impact économique direct et indirect en France, son deuxième marché derrière les Etats-Unis.
Cet impact, mesuré entre septembre 2014 et août 2015, tient compte des revenus des loyers générés par les "hôtes" et des dépenses réalisées en France par les locataires des logements, selon les données publiées jeudi par le site de location entre particuliers.
Le site, qui tient pendant deux jours à Paris une vaste conférence pour ses membres, chiffre à 3,9 millions le nombre de voyageurs ayant séjourné en France avec Airbnb en un an et à 13.300 le nombre d'emplois soutenus par les revenus dégagés par les hôtes et les voyageurs.
Airbnb qui a bouleversé l'hôtellerie mondiale en seulement sept ans d'existence, a également fait un geste d'apaisement à destination des municipalités, s'engageant à veiller à ce que ses membres respectent les règles fiscales et promettant de ne pas perturber le marché immobilier des villes dans lesquelles il est implanté.Il a publié mercredi sur son site internet une série d'engagements, promettant de s'assurer que ses "hôtes" paient leurs taxes hôtelières et d'être transparent en matière de données et d'informations.
Il assure aussi vouloir oeuvrer avec la communauté de ses membres pour éviter, le cas échéant, que les locations de courte durée "ne viennent impacter la disponibilité des locations de longue durée".
Pour y parvenir, les hôtes devront s'engager à ne louer que leur résidence principale et pour de courtes durées.
"Nous avons conscience qu'il faudra du temps pour mettre en place ces engagements, car nous procéderons ville par ville", indique Airbnb. Mais ces engagements se traduiront par des actions concrètes qui contribueront au renforcement des communautés de partage de logements, ajoute-t-il.
Airbnb, qui serait valorisé autour de 25 milliards de dollars, propose aujourd'hui plus de deux millions d'annonces dans plus de 34.000 villes et 190 pays.
Le site, qui a connu une croissance explosive et exerce une concurrence jugée déloyale par le secteur hôtelier, devrait avoir doublé le nombre de ses réservations cette année, à environ 80 millions de nuités, selon des sources proches du dossier.
Il réalise environ la moitié de ses revenus en Europe - Paris, avec environ 60.000 annonces, est la ville la plus importante pour le site - et environ 30% aux Etats-Unis.
Ces promesses interviennent une semaine après le rejet par les électeurs de San Francisco, siège d'Airbnb, d'une initiative visant à limiter l'usage de la plate-forme.
(Andrew Callus et Pascale Denis, édité par Jean-Michel Bélot)