La chancelière Angela Merkel a plaidé mercredi pour "ne pas abandonner" l'objectif de finances publiques allemandes à l'équilibre, et ce malgré les dépenses auxquelles son pays doit faire face pour accueillir des centaines de milliers de réfugiés.
"Nous n'avons pas le droit d'abandonner l'objectif d'un budget à l'équilibre", a déclaré la chancelière conservatrice devant les députés du Bundestag, lors du débat parlementaire sur le budget 2016.
"S'il y a des raisons objectives (de s'en écarter), bien sûr nous ne devons pas nous enfermer" dans le carcan de contraintes budgétaires trop strictes, a dit Mme Merkel, mais elle a appelé à ne pas faire de la crise des réfugiés "une raison de dévier" de la ligne budgétaire qui est celle de son gouvernement.
L'année dernière l'Allemagne a réussi à ramener son budget fédéral à l'équilibre, pour la première fois depuis 1969, et le pays veut que ce "zéro pile" devienne la norme. Cette année les finances publiques seront dans le vert, et pour le moment le projet de budget table aussi sur l'équilibre l'année prochaine.
Mais le ministre des Finances Wolfgang Schäuble a déjà signalé à plusieurs reprises, la dernière fois mardi au Bundestag, que la crise des réfugiés était en mesure de mettre à mal cet objectif.
"Nous voulons remplir cette tâche si possible sans contracter de nouvelles dettes", a-t-il dit, qualifiant de "première priorité" la gestion du flux de réfugiés, alors que "la question de savoir avec quelles dettes ou pas est la deuxième priorité".
L'Allemagne attend cette année jusqu'à un million de candidats à l'asile. L'Etat fédéral a budgeté 8 milliards d'euros supplémentaires de dépenses à ce titre l'an prochain, un chiffre compatible avec l'équilibre budgétaire, mais qui pourrait grimper.
La solidité des finances publiques est une promesse centrale de Mme Merkel à son électorat conservateur. Le pays a aussi exigé ces dernières années de gros efforts en la matière de ses partenaires européens.