Les constructeurs d'automobiles japonais étudient la possibilité de venir financièrement en aide à leur compatriote fabricant d'airbags Takata au cas où le scandale de modèles défectueux entraînerait un risque de faillite, selon la presse nippone lundi.
Takata est l'un des plus importants fabricants mondiaux de coussins et ceintures de sécurité, mais il est actuellement embourbé dans une affaire d'airbags défectueux.
Il n'est pas facile pour ses clients de se passer du jour au lendemain de Takata, compte tenu de la part de marché importante qu'il contrôle sur ces équipements d'automobiles.
D'où l'idée d'un apport de fonds et d'un plan de soutien qui viendrait l'aider tout en le poussant à améliorer ses contrôles et sa gouvernance, a indiqué le quotidien Sankei Shimbun dans son édition matinale.
Cet appui passerait par un investissement direct, l'étalement sur plusieurs années des compensations financières de rappels de véhicules et le report à des jours meilleurs des demandes de baisse de tarifs des équipements, explique le journal sur la base d'informations livrées par une source anonyme.
"Nous n'avons pas connaissance d'un tel projet et nous n'avons à l'heure actuelle rien à annoncer", a réagi Takata dans un communiqué diffusé en début d'après-midi lundi à Tokyo.
"S'il advenait que nous devions rendre public quelque chose, nous le ferions dans les meilleurs délais", a promis le groupe.
Les investisseurs à la Bourse de Tokyo ont cependant réagi positivement à ces informations: le titre Takata a pris lundi 13,75% à 918 yens. Il a même momentanément affiché dans la matinée un gain de 18,6% à 957 yens.
Takata avait reconnu tardivement qu'une partie de ses airbags étaient défectueux et susceptibles d'exploser (au risque de blesser ou même tuer des passagers).
Des dizaines de millions de véhicules ont dû être rappelés dans le monde par les plus grands groupes d'automobiles.
Plusieurs d'entre eux ont décidé de renoncer aux airbags équipés de gonfleurs Takata, et le groupe a pour le moment encaissé le coup, mais les investisseurs et analystes se demandent comment Takata, une entreprise octogénaire qui emploie quelque 49.000 salariés à travers le monde, pourrait sortir indemne de cette affaire.
Les constructeurs d'automobiles japonais s'étaient déjà associés il y a quelques années pour sauver un autre de leurs fournisseurs, le spécialiste des micro-contrôleurs électroniques pour véhicules Renesas Electronics.
Confronté à de graves difficultés à cause de la crise internationale de 2008-2009, puis des conséquences du tsunami de mars 2011 dans le nord-est du Japon, Renesas avait été secouru en 2013 par un fonds public japonais (INCJ), devenu son premier actionnaire aux côtés de ses principaux clients (notamment Toyota (T:7203) et Nissan (T:7201) dans l'automobile, ou Canon et Panasonic (T:6752) dans l'électronique et la bureautique).