PARIS (Reuters) - Sanofi (PA:SASY) a déclaré mardi s'attendre à une stagnation de son bénéfice net par action en 2016 à l'issue d'un exercice 2015 marqué par le déclin de l'activité diabète, notamment aux Etats-Unis, partiellement compensé par les bonnes performances enregistrées dans les maladies rares.
Le chiffre d'affaires du groupe pharmaceutique affiche un recul de 1,6% à taux de change constants à 9.278 millions d'euros au 4e trimestre, un chiffre légèrement inférieur au consensus de 9.344 millions établi par Inquiry Financial.
Sur cette période, l'activité diabète a reculé de 12,6%, victime de la chute de 31,6% aux Etats-Unis des ventes du Lantus, son produit phare, concurrencé par les génériques.
Son successeur, le Toujeo, lancé fin mars aux Etats-Unis, puis dans d'autres pays, a réalisé en 2015 un chiffre d'affaires de 164 millions, dont 27 millions hors des Etats-Unis.
Le groupe pharmaceutique avait prévenu fin octobre 2015 que les ventes de sa division diabète baisseraient jusqu'en 2018.
La réaction du marché à ces résultats est mitigée. Le titre, en nette hausse à l'ouverture, se traitait vers 9h30 à 69,7 euros (-0,3%) en ligne avec le CAC 40 (-0,5%).
LE SORT DES GÉNÉRIQUES EN EUROPE TOUJOURS À L'ÉTUDE
Pour l'exercice en cours, Sanofi vise un bénéfice par action à taux de change constants "globalement stable" par rapport à celui de 2015 qui s'élève à 5,64 euros (+8,5% à données publiées et stable à change constants).
Depuis son arrivée en avril dernier, le directeur général, Olivier Brandicourt, a réorganisé le groupe autour de cinq entités mondiales, présenté un plan à cinq ans prévoyant des réductions de coûts, une augmentation des investissements dans la recherche et prévoyant une sortie de la santé animale et des génériques en Europe.
Depuis, Sanofi a entamé des négociations exclusives avec Boehringer afin de lui céder ses activités de santé animale (Merial) en échange des médicaments sans ordonnance du groupe allemand.
Concernant la cession de son activité de médicaments génériques en Europe, le directeur général a déclaré lors d'une conférence téléphonique qu'il explorait toutes les options.
Le groupe, qui s'apprête à supprimer plus de 600 emplois sur trois ans en France, a engagé également des négociations pour réduire ses effectifs dans le reste du monde, dont l'issue devrait être connue d'ici mi-2016.
Olivier Brandicourt, qui s'était déclaré récemment très actif dans sa recherche d'opportunités de fusions-acquisitions, a souligné qu'il disposait d'une "grande flexibilité financière" lui permettant de réaliser de telles opérations.
Selon les analystes, seule une acquisition majeure pourrait booster la croissance de Sanofi à court terme.
Sanofi propose de verser un dividende de 2,93 euros par action au titre de 2015 (2,85 euros en 2014).
(Noëlle Mennella, édité par Jean-Michel Bélot)