La Bourse de Paris a joué au yo-yo cette semaine, renouant avec une forte volatilité face à des indicateurs économiques mitigés et dans l'attente des résultats des entreprises pour le premier semestre.
Sur la semaine écoulée, le CAC 40 a perdu 0,32%, pour terminer vendredi à 3.119,51 points, enregistrant sa quatrième semaine de baisse consécutive.
Sur le deuxième trimestre, clos mardi, l'indice est toutefois positif (+10,59%).
Hésitant, l'indice a évolué en dents de scie avec deux nets rebonds lundi (+2,04%) et mercredi (+2,43%) et deux déconvenues, mardi (-1,67%) et jeudi (-3,12%). La séance de vendredi était plus insignifiante, Paris restant proche de l'équilibre, Wall Street étant fermé.
"Lundi et mercredi ont été marqués par des annonces macroéconomiques rassurantes à l’image du bon chiffre portant sur la confiance des consommateurs en Europe", détaille Saxo Banque dans une note.
"En revanche, mardi et jeudi sont restés (...) comme deux journées noires en raison" notamment "du très mauvais chiffre de l’emploi américain", ajoute-t-elle.
En juin, l'économie américaine a détruit 467.000 emplois, soit nettement plus que les 365.000 attendus par les analystes, portant le taux de chômage à 9,5%.
"Le marché reste dans une zone de congestion", évoluant entre 3.100 et 3.400 points et attend de nouveaux éléments pour en sortir, commente Guillaume Garabédian, gérant chez Meeschaert Gestion Privée.
De mars à mai, la marché a effectué "un rallye technique avec le rattrapage des secteurs massacrés" l'automne dernier, comme les banques et les automobiles, rappelle le gérant.
Mais depuis début juin, il est dans "une phase de temporisation" et revient "sur quelque chose de plus rationnel", à savoir qu'il ne se repose plus sur "l'espoir d'une reprise" mais cherche des signes tangibles de reprise, explique-t-il.
Pour le courtier IG Markets, "il faudra vraisemblablement attendre les premières publications trimestrielles en juillet pour donner une nouvelle impulsion aux marchés et entrer dans un nouveau mouvement".
En France, les résultats sont attendus pour la mi-juillet mais le bal sera ouvert dès mercredi avec le producteur américain d'aluminium Alcoa.
Plus que les résultats, "ce qui va compter ce sont les prévisions que donneront les entreprises pour les troisième et quatrième trimestres car c'est à cette période qu'on attend une reprise", prévient M. Garabédian.
Sur le front des valeurs, le marché devrait rester dépendant de Total. Les fluctuations de l'or noir ont une lourde influence sur le titre, première capitalisation de la place parisienne.
Les automobiles et les financières sont désormais un peu en retrait et "le marché retourne peut-être vers des fondamentaux comme les matières premières, les télécoms et la santé", selon le gérant.
En outre, la volatilité pourrait encore être de mise la semaine prochaine, alors que plusieurs indicateurs de poids seront au programme.
L'indice ISM d'activité dans les services en juin aux Etats-Unis sera publié lundi. Mercredi, la dernière estimation du PIB en zone euro sera donnée.
Vendredi l'indicateur avancé pour juillet de confiance des consommateurs américain de l'Université du Michigan devrait être observé de près, les investisseurs s'inquiétant notamment des conséquences de la montée du chômage.
Enfin, le sommet du G8 se tiendra de mercredi à vendredi à L'Aquila, en Italie.