WASHINGTON (Reuters) - Le vote britannique pour la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne est certes porteur d'incertitude et de risques accrus pour l'économie américaine mais il semble pour l'instant avoir un impact relativement "négligeable" sur la croissance aux Etats-Unis, a déclaré mardi le Fonds monétaire international (FMI).
Dans sa revue annuelle de la première économie mondiale, l'organisation internationale constate que le résultat du référendum du 23 juin a provoqué une hausse du dollar moins marquée que certains ne le craignaient, de l'ordre de 1% en données nominales, et que les marchés actions ont regagné une partie des pertes subies juste après le vote.
Parallèlement, le repli sur les actifs jugés les plus sûrs s'est traduit par une baisse des rendements des obligations d'Etat américaines et donc par un recul marqué des taux des crédits immobiliers et des prêts aux entreprises.
"L'effet net sur la croissance est assez négligeable", a conclu Nigel Chalk, chef de mission du FMI pour les Etats-Unis, lors d'une téléconférence avec des journalistes.
Le FMI a donc maintenu les prévisions de croissance pour les Etats-Unis - à 2,2% pour 2016 et 2,5% pour 2017 - publiées à la veille du référendum.
Si la volatilité des marchés financiers et l'appréciation du dollar constituent des risques à la baisse pour l'expansion de l'économie américaine, le FMI estime que l'évolution des cours du pétrole représente un facteur potentiellement positif.
Il juge toutefois que l'éventualité d'une croissance potentielle inférieure aux estimations antérieures représente un risque à la baisse "plus complexe et plus conséquent", avec la possibilité que la croissance des années à venir soit inférieure à 2%.
"Si cela se vérifiait, cela signifierait que l'économie américaine pourrait bientôt se heurter à des contraintes de capacités qui freineraient sa croissance et généreraient des tensions inflationnistes internes avec des répercussions défavorables", dit le rapport du FMI.
Le conseil d'administration de l'organisation appelle entre autres Washington à augmenter les dépenses fédérales consacrées aux infrastructures et à conclure un accord sur une réforme de l'immigration fondée sur les qualifications des travailleurs.
(David Lawder; Marc Angrand pour le service français)