Le géant pétrolier britannique BP (LON:BP) a annoncé mardi être resté dans le rouge au deuxième trimestre à cause de nouvelles charges liées à la marée noire dans le golfe du Mexique de 2010, sur fond d'activité décevante dans son coeur de métier.
Entre le 1er avril et le 30 juin, le groupe a subi une perte nette de 1,419 milliard de dollars. Il a enregistré une nouvelle perte non-opérationnelle après impôts de 2,8 milliards de dollars (5,2 milliards de dollars avant impôts) liée notamment à la catastrophe écologique causée par l'explosion, en avril 2010, de sa plate-forme pétrolière Deepwater Horizon.
Cette perte exceptionnelle est toutefois bien moins élevée que celle enregistrée l'an passé à la même époque pour le même accident. Au final, la perte nette du groupe a été divisée par quatre.
Annoncée dès la mi-juillet, cette nouvelle charge a néanmoins porté à 61,6 milliards de dollars avant impôts le total de la facture, pour BP, de ce désastre au large des côtes de la Louisiane qui avait tué 11 personnes et provoqué la fuite de 507 millions de litres de pétrole dans la mer.
Cette somme faramineuse comprend entre autres les montants versés pour nettoyer les côtes, payer des amendes aux diverses autorités américaines et indemniser les entreprises et particuliers victimes de la pire catastrophe environnementale de l'histoire des Etats-Unis.
Le directeur général de BP, Bob Dudley, a assuré mardi que ce total, qui n'a pas cessé d'augmenter depuis six ans, avait désormais atteint son montant maximal et qu'il ne bougerait plus.
"Nous garderons toujours en tête ce que nous avons appris de cet accident tragique. BP est désormais plus forte, plus concentrée et plus disciplinée", a-t-il souligné.
Hormis les conséquences de Deepwater Horizon, l'entreprise a toutefois continué de souffrir de la conjoncture difficile sur le marché pétrolier, marquée par des prix plus bas depuis deux ans.
Au deuxième trimestre, BP a estimé que le baril de Brent de la mer du Nord, la référence européenne des cours du brut, avait évolué en moyenne autour de 46 dollars, soit un peu plus qu'au premier trimestre (34 dollars) mais beaucoup moins qu'au deuxième trimestre de l'an passé (62 dollars).
Le groupe a déploré une chute de 45% de son bénéfice ajusté (hors éléments exceptionnels et variation de la valeur des stocks), un indicateur scruté par le marché, à 720 millions de dollars, du fait de cette baisse des cours.