par Pascale Denis
PARIS (Reuters) - L'Oréal, qui a pris le marché par surprise en annonçant des dépréciations massives sur Magic et Clarisonic, a expliqué vendredi que ces deux marques avaient subi une concurrence féroce et a promis une accélération chez Magic en Chine pour les trimestres à venir.
Le géant des cosmétiques a passé une provision de 213 millions d'euros sur Magic, marque chinoise spécialisée dans les masques de beauté acquise en 2013 pour plus de 600 millions d'euros, et une autre de 234 millions sur Clarisonic, fabricant américain de brosses de nettoyage de la peau racheté en 2011.
Cette annonce pèse lourdement sur le titre, qui perd 4% à 167,75 à la Bourse de Paris à 13h00, dans un marché en très légère hausse (+0,11%).
"Les chiffres de croissance du deuxième trimestre sont corrects (...) mais les dépréciations, très inhabituelles chez eux, montrent qu'ils ne sont pas à l'abri d'un manque de clairvoyance", remarque un analyste sous couvert d'anonymat.
Le PDG du groupe Jean-Paul Agon a déclaré lors d'une conférence téléphonique que ces acquisitions avaient été "un peu atypiques" et que le groupe avait "préféré être prudent et redéfinir son business plan".
"Magic et Clarisonic conservent toute leur pertinence stratégique pour L'Oréal", a-t-il tenu à préciser.
Les deux marques, dont les ventes n'ont pas été à la hauteur des attentes, ont subi une très rude concurrence, a expliqué Jean-Paul Agon, indiquant qu'en Chine, le nombre de concurrents sur le marché grand public des masques de beauté avait été multiplié par 10 depuis le rachat de Magic.
Il a assuré que la marque, en pleine transformation, allait lancer de très nombreuses innovations dans les trimestres à venir.
Il n'a pas donné d'indication concernant Clarisonic.
L'Oréal, qui a maintenu la cadence au deuxième trimestre, signant une croissance organique de 4,3%, a été lourdement pénalisé par le recul (-1%) du marché français pour cause de mauvaise météo, de grèves, de baisses des prix imposées par les distributeurs et de moindre fréquentation touristique.
"Le marché français (8% à 9% des ventes du groupe, NDLR) nous a coûté un point de croissance au deuxième trimestre", a indiqué le PDG, qui a promis une accélération de la croissance organique du groupe au second semestre.
Il a également indiqué qu'Yves Saint Laurent Beauté s'était distingué par une croissance de 25% depuis le début de l'année, sans tenir compte du lancement de son dernier parfum féminin "Mon Paris".
Le marché mondial du maquillage, porté par le tout-visuel véhiculé par les réseaux sociaux et la mise en scène de soi, est en pleine explosion. Sa croissance atteint 12%, quand celle du parfum ressort à 3% et celle des soins de la peau à seulement 0,6%.
(Edité par Dominique Rodriguez)