PARIS (Reuters) - Les Bourses européennes sont en baisse modérée vendredi vers la mi-séance, sous le coup des inquiétudes liées aussi bien à la conjoncture allemande qu'à la situation géopolitique après le nouvel essai nucléaire nord-coréen, et Wall Street est attendue en léger repli.
Les investisseurs digèrent par ailleurs encore l'absence de toute annonce notable jeudi de la part de la Banque centrale européenne (BCE), qui n'a même pas débattu d'une prolongation de son programme de rachats d'actifs, alors que la modeste croissance de la zone euro donne des signes d'essoufflement.
À Paris, le CAC 40 perd 0,4% (-18,02 points) à 4.524,18 points vers 10h45 GMT. À Francfort, le Dax cède 0,33% et à Londres, le FTSE 0,25%. L'indice FTSEurofirst 300 abandonne 0,34%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro 0,35% et le Stoxx 600 0,39%.
A ce stade de la séance, le premier de ces trois indices paneuropéens accuse un repli hebdomadaire de 0,70%, ce qui interromprait une série de deux semaines de hausse de suite.
Les futures sur indices new-yorkais signalent une ouverture de Wall Street en baisse de 0,2% à 0,3%.
Le statu quo de la BCE profite à nouveau à l'euro, en hausse de 0,1% face au dollar, et au compartiment bancaire (+0,67%), l'un des rares à être en hausse. Le secteur, qui souffre d'un environnement de taux ultra-bas, est soulagé de voir que la BCE n'est pas allée plus loin dans l'assouplissement monétaire.
Il est également porté par la bonne tenue de l'action Deutsche Bank (DE:DBKGn), qui s'envole de quelque 4,6%, affichant la deuxième plus forte hausse du Stoxx 600, après que des sources ont confirmé des informations de presse disant que la première banque allemande allait régler un litige aux Etats-Unis portant sur la vente de MBS (mortgage-backed securities) moyennant plus de 2,4 milliards de dollars (2,13 milliards d'euros).
L'indice regroupant les valeurs foncières européennes accuse la plus forte baisse, avec un recul de 1,31%, suivi de celui de celui de la distribution (-1,10%) et de celui de la construction (-1,07%).
Avant l'ouverture de la Bourse, l'Allemagne a annoncé une baisse inattendu de ses exportations en juillet, accusant même leur recul le plus marqué depuis près d'un an, tandis que les importations ont elles aussi fléchi, ce qui laisse penser que la première économie européenne a mal débuté le troisième trimestre.
La Corée du nord a annoncé vendredi avoir mené un nouvel essai nucléaire, d'une puissance sans précédent, et s'est dite désormais capable de monter des têtes nucléaires sur des missiles balistiques.
Ce cinquième essai, plus puissant que l'explosion de la bombe atomique larguée sur Hiroshima en 1945, a été aussitôt condamné par les grandes puissances et le Conseil de sécurité de l'Onu, qui a durci les sanctions contre Pyongyang en janvier dernier après un précédent essai, devrait se réunir plus tard dans la journée.
Les cours du pétrole reculent de 1,6%, sous le coup de prises de bénéfices, après avoir bondi de plus de 4% jeudi à la suite de l'annonce d'une très forte diminution des stocks aux Etats-Unis.
(Benoit Van Overstraeten pour le service français, édité par Wilfrid Exbrayat)