par Kevin Yao
PÉKIN (Reuters) - La banque centrale chinoise va assouplir davantage sa politique pour protéger son économie des ravages du coronavirus mais le poids de l'endettement dans l'économie et les risques pour le marché immobilier lui interdisent d'imiter la Réserve fédérale américaine, selon plusieurs sources.
Il ne faut donc pas s'attendre à de fortes baisses de taux ni à des rachats d'actifs massifs, à en croire ces sources, informées du processus de décision monétaire dans la deuxième économie du monde.
Les autorités chinoises ont fait part de leur engagement à combattre l'impact du Covid-19 qui devrait plonger le pays en récession au premier trimestre, pour la première fois depuis au moins de 30 ans, et pourrait menacer la cohésion sociale en faisant grimper le chômage.
La Banque populaire de Chine (BPC) stimulera le crédit et abaissera les coûts de financement, en particulier pour les petites entreprises, vitales pour la croissance et l'emploi, selon les sources, qui ont requis l'anonymat en raison du caractère sensible de la thématique.
L'institut d'émission a annoncé vendredi qu'il diminuait le ratio de réserves obligatoires pour la troisième fois de l'année et qu'il baissait le taux d'intérêt sur les réserves excédentaires des banques pour la première fois depuis 2008.
La Chine activera ces leviers et d'autres pour améliorer la liquidité et faciliter le crédit mais elle pourrait également utiliser d'autres instruments comme le taux préférentiel de prêt (LPR), son nouveau taux de référence, une annonce qui pourrait intervenir le 20 avril, selon les sources.
La BPC a annoncé le 30 mars dernier une baisse de 20 points de son taux de prise en pension inversée ("reverse repo") à 7 jours.
Si elle envisage le recours à différents instruments, la Chine n'en devrait pas moins privilégier la dépense budgétaire et rester plus mesurée en matière de politique monétaire que lors de la grande crise financière, lorsqu'elle avait baissé son principal taux d'intérêt de 216 points de base fin 2008, ce qui avait eu pour effet de faire exploser l'endettement, toujours selon les mêmes sources.
La BPC et le ministère chinois des Finances n'ont pas répondu dans l'immédiat à des demandes de commentaires sur ces informations.
(Version français Patrick Vignal, édité par Marc Angrand)