Le personnel de France Telecom va pouvoir à partir de mardi vendre les quelque 10 millions d'actions gratuites qui lui avait été attribuées il y a 4 ans, ce qui représente 0,4% du capital, a annoncé lundi le syndicat CFE-CGC dans un communiqué.
L’opération initiée en avril 2007 par l'ex PDG Didier Lombard de distribution d’actions gratuites aux personnels "avait eu comme objectif de dissimuler un plan d’une ampleur impressionnante de plus de 10 millions de stocks options pour les cadres dirigeants et de permettre la remontée d’un cours déjà malmené en faisant procéder à un rachat d’actions sur le marché", explique le syndicat.
L'opération, selon la CFE-CGC n'a pas été une bonne affaire pour le groupe et lui a fait perdre 50 millions d'euros, alors qu'il aurait été préférable de procéder à l'émission de nouvelles actions.
"A compter du mardi 26 avril 2011, les personnels pourront vendre librement les quelques 10 millions d’actions qui leur ont été attribuées. C’est 0,4% du capital qui sera mis sur le marché à brève échéance avec un risque de peser sur le cours", dit la centrale syndicale.
Environ 113.000 salariés du groupe ont été concernés en France et 45.000 à l'étranger à raison de 60 à 200 actions par salarié, selon sa catégorie.
De leur côté, les cadres dirigeants, moins d’un millier, se sont vu attribuer pour 10,1 millions de stock-options, dont 140.000 pour l'ex PDG.
"Les quelques 10 millions actions nécessaires à l’attribution d’actions gratuites ont été achetées sur le marché au prix moyen de 20 €. Elles ont donc coûté plus de 210 millions d’euros alors qu’elles auraient pu être émises en augmentation de capital et donc sans coût pour l’entreprise", argumente le syndicat qui précise que les 210 millions ont été empruntés.
Le prix de l’action le 25 avril 2007 était à la clôture de 20,96 euros, mais quatre plus tard il n'est plus que de 15 euros
Pour la CFE-CGC, France Telecom "aurait été plus avisée de verser les 200 millions en intéressement exceptionnel, les personnels y auraient assurément plus gagné".
Le syndicat prévient qu'il condamnera la prochaine attribution d'actions gratuites envisagée par le nouveau PDG, Stéphane Richard, si celle-ci a lieu à nouveau par rachat d'actions.