PARIS (Reuters) - Le président du Conseil scientifique français a refusé mardi de se prononcer sur le bien fondé d'un éventuel reconfinement pour faire face à la progression de l'épidémie due au coronavirus et à sa variante apparue en Angleterre, mais a jugé que des "mesures plus strictes" étaient probablement nécessaires.
"Si on ne fait rien, on verra plusieurs dizaines de milliers de cas liés à ce virus anglais en avril. Ce qu'il faut, c'est essayer de limiter la vitesse d'apparition du virus anglais", a expliqué Jean-François Delfraissy sur le plateau du journal de 20h00 de TF1 (PA:TFFP).
"Il n'y a pas que le virus anglais, il y a aussi un virus dit sud-africain probablement encore un peu plus toxique que ce virus anglais. Le virus anglais se transmet plus facilement mais il n'est pas plus pathogène. Le virus sud-africain pourrait peut-être échapper au vaccin", a-t-il poursuivi.
Prié de dire ce qu'il préconise pour enrayer la progression de l'épidémie, Jean-François Delfraissy a répondu: "le meilleur barrage c'est de poursuivre avec intensité les mesures barrières."
"Deuxièmement, essayons d'éviter qu'il y ait trop de virus qui arrivent d'Angleterre ou d'Irlande ou d'Ecosse avec probablement des restrictions sur les voyages, et le troisième point, c'est qu'il y aura certainement - et ce sont là des décisions politiques - un certain nombre de mesures plus strictes à prendre."
Refusant de répondre à la question du reconfinement, il a ajouté: "On n'est pas dans l'extrême urgence. Laissons nous quelques jours pour regarder les conséquences du 31 décembre, ce que deviennent les premiers chiffres de ce mutant anglais, poursuivons intensivement la vaccination et dans (...) la course de vitesse, on va pouvoir se rattraper".
Le Conseil scientifique a remis mardi son avis au gouvernement, mais son président n'en a pas révélé la teneur.
Selon la Direction générale de la santé, près de 190.000 personnes ont été vaccinées à ce stade.
(Jean-Philippe Lefief)