par William Schomberg
LONDRES (Reuters) - Le premier budget britannique depuis le vote en faveur du Brexit visera à préparer l'économie à la future sortie de la Grande-Bretagne de l'Union européenne et à aider les familles en situation précaire à affronter les difficultés à venir, a déclaré dimanche le ministre britannique des Finances.
Philip Hammond a néanmoins souligné que la dette publique de la Grande-Bretagne avait atteint un niveau extrêmement élevé. Il a prévenu qu'il n'annoncerait pas de forte augmentation de la dépense publique lors de la présentation mercredi au Parlement du programme économique du gouvernement de Theresa May, parvenue au pouvoir après le vote en faveur d'une sortie de l'UE le 23 juin.
"Nous devons faire en sorte que la prospérité qui sera tirée des opportunités à venir soit partagée à travers le pays et à travers l'échelle des revenus", a dit Philip Hammond à la BBC.
Il se fait ainsi l'écho de la promesse de Theresa May d'oeuvrer en faveur des Britanniques "qui s'en sortent à peine", dont beaucoup ont voté le 23 juin en faveur du Brexit.
Le Trésor britannique a pour sa part déclaré dimanche que Philip Hammond annoncerait 1,3 milliard de livres (1,52 milliard d'euros) de dépenses nouvelles pour le réseau routier dans le cadre de ses projets de soutien à l'économie britannique.
Theresa May compte déclencher au plus tard fin mars la procédure de sortie de la Grande-Bretagne de l'UE. Cette annonce ouvrira deux ans de négociations sur les modalités de ce Brexit.
Philip Hammond a déclaré qu'une partie importante de ces négociations sera consacrée à définir le cadre de la période de transition qui s'ouvrira lorsque la Grande-Bretagne sera officiellement sortie de l'UE mais n'aura pas encore défini ses nouvelles relations avec le bloc européen.
Alors que la Grande-Bretagne se prépare à un ralentissement économique en 2017 et en 2018, Philip Hammond a abandonné l'objectif de son prédécesseur George Osborne d'un excédent budgétaire en 2020.
Il prône aussi de la souplesse en matière budgétaire pour donner de l'oxygène à l'économie britannique en cas de difficultés dans les années à venir.
Il a néanmoins rappelé dimanche que sa marge de manoeuvre était limitée même si l'activité a mieux résisté que prévu depuis le référendum du 23 juin.
"Nous sommes soumis à de fortes contraintes dans notre approche de tout cela. Nous devons agir prudemment et de manière appropriée", a-t-il dit à ITV.
Le chancelier de l'Echiquier a déclaré que sa présentation au Parlement mercredi contiendrait des mesures en faveur des infrastructures et de la croissance de la productivité.
La Confédération de l'industrie britannique (CBI), le patronat du pays, a réclamé le mois dernier que l'investissement public soit porté à 2% du produit intérieur brut (PIB), soit une augmentation d'environ 6 milliards de livres par an.
Le Trésor a déclaré dimanche avoir identifié des projets d'infrastructures rapides à mettre en place qui permettraient d'améliorer le réseau routier, de limiter les temps de déplacement et d'améliorer la productivité du pays.
(avec Elizabeth Piper à Londres et Elisabeth O'Leary à Edimbourg; Bertrand Boucey pour le service français)