Les petits opérateurs ont engagé la bataille des prix sur les forfaits mobiles, à l'image de Numericable qui lance un forfait "illimité" à prix cassé, avant l'arrivée en 2012 du quatrième opérateur mobile, Free, qui a lui aussi promis une "révolution" des tarifs.
Numericable, qui promettait depuis des semaines sur internet une "révolution du mobile", a dévoilé mercredi une offre de téléphonie mobile "illimitée" (voix, SMS et internet), utilisant le réseau de Bouygues Telecom, et accessible à ses clients à partir de lundi au tarif très agressif de 24,90 euros par mois.
L'offre du câblo-opérateur est la moins chère du marché, pariant sur la vente de forfaits sans téléphone, alors même que les trois grands opérateurs (Orange, SFR, Bouygues) ont fait de gros efforts pour baisser les tarifs des communications mobiles qui figuraient jusque là parmi les plus élevés d'Europe.
"Depuis un an avec le quadruple play (fixe, mobile, internet et télévision), les baisses de forfait, les nouvelles offres, le marché n'a jamais été aussi dynamique", commente l'analyste télécoms Stéphane Dubreuil, directeur associé de Sia Conseil.
"Les prix baissent très fortement et le vrai gagnant, c'est le client", souligne-t-il.
L'offre pour ceux qui n'ont pas d'abonnement internet ou télévision chez Numericable se monte à 49,90 euros, ce qui la situe dans la moyenne des forfaits illimités offerts par d'autres opérateurs virtuels (MVNO), qui tournent autour de ce prix pivot de 50 euros.
La créativité dans les tarifs vient en effet largement des MVNO. La "révolution" est d'ailleurs devenue le mot d'ordre de ces opérateurs alternatifs, après avoir été la prérogative de Free, au point que l'usage même du mot par Numericable fait débat.
"Free est régulièrement synonyme de +révolution+", n'a pas hésité à proclamer l'opérateur, dans une lettre d'avocat adressée vendredi dernier à Numericable, dont l'AFP a obtenu une copie.
"Il est plus difficile de faire la révolution que le buzz. Chacun son métier", a renchéri le fondateur de Free, Xavier Niel, en brocardant l'annonce du câblo-opérateur.
"Nous ne cherchons à couper l'herbe sous le pied de personne", soutient pour sa part le PDG de Numericable, Eric Denoyer.
L'objectif du câblo-opérateur semble pourtant être de pousser sa clientèle à rassembler ses divers abonnements chez Numericable pour éviter qu'elle ne parte chez un concurrent.
Si le marché basculait vers cette zone de coût très basse sous les 30 euros, cela poserait "de gros problèmes à Free car ça réduirait fortement son espace économique", et "le champ des possibles" en terme de tarifs, estime Stéphane Dubreuil.
Xavier Niel a beaucoup communiqué sur sa prochaine entrée fracassante dans le mobile et la concurrence semble s'être préparée. Mais cette baisse des prix va également compliquer la vie de tous les professionnels existants.
Avec Numericable, les MVNO voient arriver un concurrent supplémentaire et cela risque de perturber le lancement dans la téléphonie de La Poste, qui a prévu d'inaugurer son nouveau service mobile, utilisant le réseau SFR, dans deux semaines.