WASHINGTON (Reuters) - Volkswagen (DE:VOWG_p) est proche d'un accord avec le département américain de la Justice qui verrait le constructeur allemand verser plus de trois milliards de dollars (2,84 milliards d'euros) pour clore les enquêtes civile et pénale ouvertes à son encontre aux Etats-Unis pour manipulation des émissions polluantes de ses véhicules diesel, ont déclaré vendredi des sources informées de la teneur des négociations.
Aucune transaction n'est pour l'instant conclue et les discussions peuvent encore échouer mais un accord pourrait être annoncé dès la semaine prochaine, ont ajouté les sources, n'excluant pas qu'il pourrait dépasser les quatre milliards.
Volkswagen devrait aussi probablement accepter de se soumettre à une supervision extérieure ainsi que de mettre en oeuvre diverses autres réformes pour solder ce litige.
Le constructeur allemand a déjà accepté de verser au total 17,5 milliards de dollars pour régler les litiges avec les propriétaires des voitures concernées, avec les concessionnaires et avec les autorités réglementaires fédérales et locales aux Etats-Unis.
Un porte-parole de Volkswagen en Allemagne s'est refusé à tout commentaire, disant que le constructeur était en discussion avec les autorités.
Volkswagen et le département de la Justice ont eu des échanges nourris au cours de la semaine écoulée dans l'espoir d'arriver à un accord avant que Barack Obama ne quitte la Maison blanche le 20 janvier.
Si un accord n'est pas conclu avant cette date, il pourrait en effet être significativement reporté dans le temps, ont ajouté les sources.
En septembre 2015, le groupe avait reconnu avoir installé aux Etats-Unis un logiciel permettant de fausser les tests d'émission sur 475.000 voitures dotées d'un moteur diesel 2,0 litres.
Le groupe avait ensuite admis avoir également installé ce logiciel sur quelque 80.000 voitures diesel 3,0 litres.
L'éclatement de ce scandale a pesé sur les ventes et la réputation du constructeur, tout en entraînant la démission de son président du directoire de l'époque Martin Winterkorn.
Depuis la fin de 2015, Volkswagen n'a plus le droit de vendre des voitures diesel aux Etats-Unis.
Un accord avec le département de la Justice permettrait à Volkswagen de tourner une page importante du scandale, même si le constructeur est toujours confronté à des plaintes aussi bien d'investisseurs et que de certains Etats américains.
(David Shepardson; Bertrand Boucey pour le service français)