PARIS (Reuters) - Wall Street a ouvert en légère hausse lundi après un long week-end pascal, encouragée par de bons chiffres sur la croissance chinoise qui contrebalancent les tensions géopolitiques entourant la Corée du Nord.
Quelques minutes après l'ouverture, l'indice Dow Jones gagne 0,34% à 20.523,78 points. Le Standard & Poor's 500, plus large, progresse de 0,25% à 2.334,76 points et le Nasdaq Composite avance de 0,32% à 5.823,22 points.
Le volume d'affaires devrait être faible pour cette séance, la plupart des marchés européens étant fermés pour le lundi de Pâques.
Les investisseurs présents sur le marché ont été rassurés par l'annonce d'une croissance économique plus forte que prévu en Chine lors du premier trimestre. La croissance de 6,9% du produit intérieur brut (PIB) sur un an est la plus élevée depuis six trimestres et les indicateurs des investissements, des ventes au détail et des exportations laissent prévoir une poursuite de la dynamique au printemps.
"Ce genre de chiffres apaise visiblement toutes les craintes à propos d'un ralentissement progressif ou brutal de l'économie chinoise qui pesaient par le passé sur la confiance des investisseurs", souligne Naeem Aslam, analyste marchés chez ThinkMarkets.
De même, la publication vendredi du rapport semestriel du Trésor américain, qui n'a pas inclus la Chine sur sa liste des pays manipulant leur monnaie, a permis un apaisement des craintes sur une éventuelle guerre des changes entre les Etats-Unis et la Chine.
TENSIONS AUTOUR DE LA COREE DU NORD
Toutefois, la tendance haussière est limitée par les tensions géopolitiques entourant la Corée du Nord. En visite en Corée du Sud, le vice-président américain, Mike Pence, a souligné lundi la fin de la politique de "patience stratégique" des Etats-Unis à l'égard de Pyongyang, au lendemain d'un tir raté de missile nord-coréen.
Ces tensions ont favorisé les actifs refuges, comme l'or et le yen, qui ont touché tous deux lundi des plus hauts depuis novembre. L'or a depuis réduit sa progression mais gagne encore 0,3%. Le yen avance de 0,15% face au billet vert.
Le dollar recule également face à un panier de devises de référence et face à l'euro.
La monnaie unique pourrait être sous pression cette semaine dans la perspective du premier tour très incertain de l'élection présidentielle française, dimanche 23 avril.
Selon le sondage quotidien Opinionway-Orpi pour Les Echos et Radio Classique publié lundi, Marine Le Pen et Emmanuel Macron restent en tête des intentions de vote pour le premier tour de la présidentielle avec 22% mais sont talonnés par François Fillon (21%).
Sur le marché obligataire, le rendement des emprunts du Trésor américain à 10 ans se stabilise autour de 2,22%, après être tombé tôt lundi matin jusqu'à 2,20%, son plus bas niveau depuis la mi-novembre.
De leur côté, les cours du brut, en baisse, ne parviennent pas à profiter du repli du dollar. Les prix de l'or noir restent pénalisés par des signaux montrant une hausse de la production aux Etats-Unis, ce qui vient contrecarrer les efforts des pays membres de l'Opep pour réduire leur propre production.
SURENCHÈRE AUTOUR DE MONEYGRAM
La progression de Wall Stret est aussi limitée par des indicateurs américains plus faibles qu'attendu. Ainsi, l'activité manufacturière dans la région de New York a subi un net recul en avril, bien plus vif que prévu.
D'autres statistiques américaines, publiées vendredi alors que les marchés d'actions étaient fermés, se sont aussi avérées décevantes.
Les ventes au détail aux Etats-Unis ont reculé en mars pour le deuxième mois consécutif, et les prix à la consommation sur la même période ont reculé pour la première fois en 13 mois.
Aux valeurs, Moneygram bondit de 7% à 17,66 dollars alors que Ant Financial, filiale du géant chinois du commerce en ligne Alibaba, a surenchéri sur l'offre concurrente d'Euronet et relevé de 36% son prix d'achat sur le spécialiste des paiements électroniques.
A l'inverse, Eli Lilly (NYSE:LLY) chute de 4,5% à 82 dollars après le rejet par l'autorité de santé américaine FDA de son nouveau médicament contre la polyarthrite rhumatoïde développé avec son partenaire Incyte (-10,6%), lanterne rouge du S&P 500. Ce revers favorise le concurrent AbbVie, en hausse de 0,3%.
Le compartiment de la santé (-0,2%) accuse le plus fort repli sectoriel de la cote américaine, avec celui de l'énergie. Pfizer (NYSE:PFE) et Merck (NYSE:MRK) figurent parmi les rares baisses au sein du Dow Jones.
En tête du S&P 500, le spécialiste des métaux Arconic bondit pour sa part de 7,1% après le départ de son PDG Klaus Kleinfled sous la pression du fonds activiste Eliott Management.
(Blandine Hénault, édité par Wilfrid Exbrayat)