La récession de l’économie mondiale pourrait se traduire par une pénurie massive d’emplois parmi les pays membres du G20 en 2012, prévient l’Organisation internationale du Travail (OIT) dans un rapport rendu public lundi.
"Nous devons endiguer le ralentissement de la croissance de l’emploi et combler les emplois perdus. C’est maintenant qu’il faut agir", a déclaré dans un communiqué le Directeur général du Bureau international du Travail (BIT), Juan Somavia.
Cette étude a été réalisée conjointement avec l’OCDE, à la demande de la présidence du G20 pour la réunion des ministres du Travail et de l’Emploi qui a lieu à Paris les 26 et 27 septembre.
Si le taux de croissance de l’emploi se maintient à son niveau actuel d’un pour cent, il ne sera pas possible de récupérer les 20 millions d’emplois perdus dans les pays du G20 depuis le début de la crise en 2008, selon le rapport.
"Nous devons revenir aux promesses de Pittsburgh et de Séoul, à la nécessité de placer des emplois de qualité au coeur de la reprise" a poursuivi M. Somavia.
L’étude d’actualisation statistique conjointe OIT/OCDE précise que l’emploi devrait croître à un taux annuel d’au moins 1,3 pour cent pour retrouver, d’ici à 2015, le niveau d’emploi d’avant la crise.
Ce taux de croissance permettrait de créer 21 millions d’emplois supplémentaires par an, de retrouver les emplois perdus depuis 2008 et d’absorber l’accroissement de la population en âge de travailler.
Cependant, l’analyse s’inquiète de l’hypothèse de voir l’emploi croître à un taux légèrement inférieur à 1 pour cent (0,8%) jusqu’à la fin 2012, se concrétisant par un manque de 40 millions d’emplois dans les pays du G20 pour la seule année prochaine, puis un déficit bien plus important en 2015.
M. Somavia a estimé que "la création d’emplois doit devenir la première des priorités macroéconomiques".
"Il est absolument essentiel de donner la priorité au travail décent, d’investir dans l’économie réelle" et pour cela "nous avons besoin d’une coopération mondiale sans faille", a-t-il insisté.
Le rapport montre également que la protection sociale a joué un rôle significatif pendant la crise dans certains pays en protégeant les plus pauvres et les plus vulnérables.
Si le taux de chômage a reculé dans la grande majorité des pays du G20 l’an passé, ce n’est que modérément, indique le rapport, qui note que le nombre total des chômeurs est encore de 200 millions à l’échelle mondiale, près du record atteint au plus fort de la Grande récession.