Plusieurs acteurs économiques français ont appelé jeudi dans un manifeste l'Union européenne à se doter d'un environnement favorable à l'investissement de long terme, gage selon eux d'une croissance durable.
"L'Europe a un besoin urgent de retrouver les voies d'une croissance ferme et durable", affirment-ils dans ce texte.
"Elle ne pourra y parvenir sans consentir un effort financier massif d'investissement de long terme, en faveur des infrastructures, des équipements industriels, de l'innovation, de l'adaptation au changement climatique, etc", font-ils valoir.
Parmi les signataires figurent entre autres des groupes industriels (Schneider Electric, GDF Suez), des assureurs (CNP Assurances, Axa, Scor), des organisations professionnelles du patronat (Medef), de la banque (FBF) et de l'assurance (FFSA), mais aussi la Caisse des dépôts, l'Association des maires de France et le commissaire général à l'investissement René Ricol.
Ces différents acteurs se disent "prêts" à relever le défi à condition d'une "révision drastique d'un cadre de régulation devenu de plus en plus dissuasif".
En France, le besoin d'investissement en infrastructures de transport pour les vingt années à venir est évalué à 166 milliards d'euros, indiquent-ils à titre d'exemple. Au niveau européen, la Commission évalue ce besoin pour les infrastructures de transport et d'énergie à plus de 1.600 milliards d'ici 2020.
"Or, le contexte économique, caractérisé par la crise financière, les perspectives de faible croissance, les contraintes pesant sur le crédit bancaire et la contraction des budgets nationaux, freine le déploiement de tels investissements", soulignent-ils.
Le manifeste a été signé à l'occasion des premières Assises nationales du financement du long terme. Ce rendez-vous propose à l'initiative de la Caisse des dépôts d'établir un diagnostic et de fournir des solutions pour encourager l'investissement de long terme.
Dans un rapport rédigé par Gérard de la Martinière, inspecteur général des Finances, des pistes sont évoquées pour rééquilibrer offre et besoin d'investissement: une concentration des dépenses publiques sur les investissements d'avenir les plus pertinents; un cadre fiscal favorable à l'orientation de l'épargne des ménages vers des produits financiers de long terme; une adaptation des normes réglementaires aux spécificités de ce type d'investissement.
Le rapport, qui dénonce une "préoccupante tendance au +court termisme+ généralisé", s'intéresse en particulier aux besoins de l'économie française (entreprises et infrastructures), aux services financiers et à la fiscalité de l'épargne des ménages.