Les prix ont de nouveau baissé dans la restauration en août, deuxième mois d'application de la TVA à taux réduit (sauf pour les alcools), mais la baisse est toujours très inférieure aux promesses des professionnels.
Selon l'Insee, les additions au restaurant ont reculé de 0,2% en août dans un contexte d'inflation de +0,5%. Ces prix avaient déjà baissé de 1,3% en juillet, premier mois d'application de la TVA à taux réduit dans la restauration qui devait s'accompagner d'une diminution des prix.
Dans les cafés, la baisse est de 0,1% en août mais l'Insee a constaté une hausse des prix de 0,4% sur un an.
Hervé Novelli, le secrétaire d'Etat au Commerce, s'est réjoui qu'avec une baisse globale d'"environ 1,6% sur juillet et août", "plus de la moitié du chemin" ait déjà été parcourue.
Il estime en effet que si tous les restaurateurs appliquent le Contrat d'avenir signé entre la profession et l'Etat --au moins sept produits en baisse d'au moins 11,8% et non la totalité de la carte--, la baisse des prix devrait être de 3%. Un chiffre également retenu par les professionnels.
Les syndicats de restaurateurs ont jugé "encourageante" mais toujours "insuffisante" la baisse des prix. D'autant, a souligné Christine Pujol, présidente de l'Umih, le principal syndicat, que le mois d'août est souvent "le mois le plus haut" en matière de hausse, car "certains établissements profitent de la saison pour augmenter leurs prix".
"En septembre et octobre, la baisse va s'accentuer", prédit Didier Chenet, président du Synhorcat, deuxième syndicat de la profession, car "la concurrence va marcher à plein et ceux qui n'ont pas baissé leurs prix et qui voient leurs clients fuir vont s'y mettre".
Pour M. Novelli, il faudra attendre "la fin de l'année" pour faire un bilan de cette baisse de prix. Il espère convaincre de nouveaux restaurateurs en faisant de la diminution des prix la condition sine qua non pour obtenir un prêt participatif dans le cadre du fonds de modernisation.
Ce fonds, mis en place mardi et financé à hauteur de 30 millions d'euros par les restaurateurs, est le troisième engagement pris par la profession en contrepartie de la TVA à taux réduit.
Les premiers prêts, issus de ce fonds et aidés par Oseo, qui pourront être accordés dès le 1er octobre, devraient générer, selon M. Novelli, "près d'un milliard d'euros, sur trois ans, de travaux de rénovation et de modernisation".
"Ces prêts ne seront accessibles qu'aux restaurateurs qui auront baissé leurs prix conformément aux engagements du Contrat d'avenir", a insisté le secrétaire d'Etat.
Outre les prix et la modernisation du secteur, les professionnels se sont engagés à créer 40.000 emplois supplémentaires en deux ans (20.000 en apprentis et 20.000 contrats pérennes) et à ouvrir des négociations sur les salaires.
Ces négociations n'ont pas encore abouti puisque trois organisations syndicales (CGT, FO et CFTC) ont jugé cet été "insuffisant" et bloqué un accord signé par les seules CFDT et CFE-CGC, qui plaçait pour la première fois le minimum de la grille des salaires 6 centimes au-dessus du Smic à 8,88 euros brut de l'heure.
Quant aux créations d'emplois et de postes d'apprentis, il est "trop tôt" pour faire un bilan. Le 1er septembre, M. Novelli a demandé au cuisinier auvergnat Régis Marcon de suivre le recrutement des apprentis et d'identifier les points de blocage.