Le pire de la récession s'agissant de l'emploi est encore devant nous, notamment en Allemagne, France et Italie, souligne l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), dans son rapport annuel "Perspectives de l'emploi" publié mercredi à Paris.
Selon les projections de l'organisation, si "la plus grande part de la hausse attendue du chômage se sera déjà produite à la mi-2009 en Espagne, aux Etats-Unis, en Irlande et au Japon, elle restera à venir dans d'autres pays comme l'Allemagne, la France et l'Italie".
Le sombre pronostic établi en mars d'un taux de chômage moyen jamais vu dans les 30 pays de la zone, tutoyant les 10% fin 2010, est maintenu par l'OCDE malgré un espoir de reprise de l'activité à l'horizon, pointé dans le rapport.
"Au moment de la rédaction de ces lignes, des indices de plus en plus nombreux venaient signifier que le pire était peut-être passé et qu'une reprise allait sans doute s'amorcer. Mais s'agissant de l'emploi, ces perspectives sont peu réjouissantes (...)" et "quoi qu'il en soit le redressement de l'emploi sera beaucoup plus long que celui de la production", souligne John Martin, directeur de la Direction Emploi de l'OCDE.
En moins de trois ans, entre fin 2007 et fin 2010, le nombre de chômeurs aura progressé de plus de 25 millions, soit à peu près autant qu'en dix ans lors des deux grands chocs pétroliers.
"L'un des principaux risques", selon l'OCDE, "est de voir une grande part de cette forte hausse du chômage prendre un caractère structurel (...)" et se muer en "crise sociale à part entière", avec à la clé une santé dégradée, une baisse de niveau de vie, une augmentation de la délinquance et de la criminalité, et une diminution du potentiel de croissance.
Le taux de chômage moyen de l'OCDE a déjà atteint son plus haut niveau depuis l'après-Guerre en juin à 8,3%.