Bank of America a annoncé lundi qu'elle avait franchi une nouvelle étape pour se dégager de la tutelle gouvernementale, en versant 425 millions de dollars pour sortir d'un programme de garantie gouvernementale sur des actifs à risque.
"Nous sommes satisfaits d'avoir résolu cette question pour pouvoir avancer", a déclaré le directeur général Kenneth Lewis, cité dans un communiqué.
La garantie gouvernementale avait été décidée au moment de la fusion avec la banque d'affaires Merrill Lynch, à laquelle Bank of America avait failli renoncer en décembre en raison de l'étendue de ses pertes.
Finalement, sous la pression des pouvoirs publics, M. Lewis avait mené à bien l'accord de fusion, et pour l'y aider le Trésor avait porté de 25 à 45 milliards de dollars son aide financière.
Au delà de ces 45 milliards de dollars, le gouvernement américain avait également accepté en janvier de se porter garant de 90% des pertes éventuelles de Bank of America et Merrill Lynch au niveau de leur portefeuille d'actifs à risques, évalué à 118 milliards de dollars. C'est ce dernier programme qui est terminé grâce à l'accord annoncé lundi.
Depuis le début de l'année, M. Lewis ne cesse de manifester son impatience de se débarrasser de la tutelle de fait qui a accompagné le soutien gouvernemental.
Lundi la banque a précisé qu'elle avait déjà franchi plusieurs étapes dans ce but, notamment en renforçant ses capitaux propres et en lançant pour 10 milliards de dollars d'obligations sans garantie gouvernementale.
Elle a également souligné qu'elle avait réussi à éviter que le govuernement monte à son capital en transformant ses actions préférentielles en actions ordinaires, ce qui a été le sort de sa grande rivale Citigroup, désormais possédée à près de 34% par l'Etat.
"Nous sommes une société plus forte qu'il y a quelques mois, et même si la hausse des coûts du crédit continue à nous poser des problèmes, nous pensons avoir toutes les pièces en place pour émerger de la crise économique actuelle sous la forme de l'une des plus grandes institutions financières au monde", a souligné M. Lewis.
Le titre gagnait 0,06% à 17,26 dollars dans les échanges électroniques suivant la clôture de la Bourse de New York. Il reste dévalué de plus de moitié par rapport à il y a un an.