Renault mise cette année encore sur l'international pour tirer ses ventes qui devraient croître de 3 à 4%, tandis que les perspectives en France et en Europe restent moroses.
En 2011, le groupe (marques Renault, Dacia, Samsung Motors) a écoulé 2,72 millions de véhicules dans le monde, un nouveau record, dont 43% hors d'Europe, selon des chiffres publiés mardi. Les ventes hors de son marché historique ont ainsi crû de 19% et ont dépassé pour la première fois la barre du million.
Si la France reste son premier débouché, le Brésil a pris la deuxième place devant l'Allemagne, la Russie et la Turquie. L'Argentine représente son 8e marché et l'Iran le 10e.
Sur le vieux continent en revanche, le groupe a souffert de difficultés d'approvisionnement liées notamment au tsunami au Japon en mars dernier et aussi du recul de certains marchés comme l'Espagne et la Grande-Bretagne où il a choisi de réduire la voilure. Ses ventes (voitures particulières et utilitaires) ont reculé de 5,7% et de 7,5% en France où sa part de marché a légèrement reculé à 26%.
Contrairement à son concurrent national PSA Peugeot Citroën, le deuxième constructeur automobile français a donc pu compenser la faiblesse du marché européen par la vigueur d'autres régions du monde.
La situation s'annonce encore morose en 2012 en Europe. Renault table sur un marché en baisse de 3 à 4%. En France, le marché devrait chuter de 7 à 8% sur l'année et plus encore au premier trimestre (-17%) comparé au premier trimestre 2010 où les immatriculations avaient été tirées par la fin de la prime à la casse, a averti le directeur commercial de Renault Jérôme Stoll lors d'une conférence de presse.
Pour autant, "le marché mondial devrait être en hausse de 4%", selon lui. Renault a fait du Brésil, de la Russie mais aussi de l'Inde, où il a remis les pieds l'an dernier après des expériences malheureuses, les piliers de son développement dans le monde.
Les ventes à l'international du groupe devraient représenter cette année 47% du total.
Implantation en Chine
Le groupe prépare aussi activement son implantation industrielle en Chine, devenu le premier marché automobile mondial mais où il ne possède pas d'usine.
"Nous avons manifesté notre intérêt à travers une lettre d'intention qui a été signée à la fin de l'année dernière", a fait savoir M. Stoll, alors que Pékin vient d'annoncer un durcissement des conditions d'installation des constructeurs étranger sur son sol.
"Les discussions se poursuivent et nous avons bon espoir qu'en 2012 un accord puisse être signé de manière à pouvoir fabriquer des véhicules à partir de 2014, 2015 en Chine", a-t-il poursuivi.
Renault pourra s'appuyer sur son allié japonais Nissan qui y produit des véhicules dans le cadre d'une coentreprise avec le chinois Dongfeng. La Chine est devenue le premier marché de Nissan.
Le constructeur, régulièrement critiqué pour la faiblesse de sa gamme, table aussi sur l'arrivée de nouveaux produits pour soutenir ses ventes. Côté Renault, la dernière génération de la Clio sera lancée et la gamme électrique, inaugurée l'an dernier avec la Fluence ZE et le Kangoo ZE, sera complétée avec le biplace Twizy puis la petite citadine Zoe.
Côté Dacia, sa marque à bas coûts, trois nouveaux modèles sont prévus (le monospace Lodgy, une camionnette et un ludospace) qui seront tous produits dans la toute nouvelle usine de Tanger au Maroc qui doit être inaugurée le mois prochain.
Ceci contribuera encore au renforcement du poids de la gamme Entry (véhicules à bas coûts vendus sous la marque Dacia en Europe et sous la marque Renault ailleurs), qui devrait peser un tiers des ventes totales.