Les prix du pétrole ont fortement rebondi jeudi à New York, le retour de la croissance aux Etats-Unis rendant les opérateurs plus optimistes pour l'évolution de la demande d'or noir.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" pour livraison en décembre a terminé à 79,87 dollars, en hausse de 2,41 dollars (+3,1%) par rapport à la clôture de mercredi.
A Londres, sur l'InterContinentalExchange, le baril de Brent à échéance identique a progressé de 2,18 dollars à 78,04 dollars.
"Sans ambiguïté, on peut dire que les bons chiffres du PIB (des Etats-Unis, ndlr) du dernier trimestre ont soutenu le marché", a expliqué Bart Melek, de BMO Capital Markets.
"L'économie américaine se reprend de manière plus marquée qu'attendu, et, détail intéressant, la consommation s'est bien portée", a-t-il ajouté. "Les tentatives du gouvernement pour relancer l'économie ont fonctionné, et la demande de pétrole devrait aussi remonter".
Après quatre trimestres consécutifs de recul, le produit intérieur brut des Etats-Unis a progressé au troisième trimestre de 3,5% en rythme annuel par rapport au trimestre précédent.
"C'est l'expansion la plus rapide en deux ans, et ce chiffre se situe dans le haut des attentes, cela stimule le marché au lendemain d'une journée sombre", a estimé Phil Flynn, de PFG Best Research.
Le baril avait cédé mercredi plus de deux dollars. "Le marché était déçu par des indicateurs économiques, mais les chiffres du PIB aujourd'hui (jeudi) nous permettent d'être plus optimistes pour l'évolution de la demande", a ajouté l'analyste.
La consommation mondiale d'or noir devrait avoir baissé en 2009 pour la deuxième année consécutive, un phénomène inédit depuis 25 ans, selon les observateurs de référence du secteur (Organisation des pays exportateurs de pétrole, Agence internationale de l'Energie, ou encore département américain de l'énergie).
Mais malgré les signes de stabilisation de l'économie aux Etats-Unis, les chiffres concernant la demande ne montrent pas encore d'amélioration sensible.
Dans ses statistiques hebdomadaires publiés mercredi, le département américain de l'Energie a estimé que la consommation américaine de produits pétroliers avait reculé de 3% sur les quatre dernières semaines par rapport à la même période de 2008.
Les stocks de produits pétroliers restent en outre à des niveaux bien plus élevés que la moyenne de ces dernières années, un excès d'offre qui continue de peser sur les cours.
Pour Mike Fitzpatrick, de la maison de courtage MF Global, les chiffres de la croissance américaine constituent "la meilleure preuve, à l'heure actuelle, qu'une reprise économique durable, et par conséquent un retour de la demande d'énergie, commencent à pointer".
Mais "seule une série de statistiques positives indiqueront une reprise solide", a-t-il nuancé. "Pour les prix du pétrole, la réaction a été, et continuera probablement d'être, prudente. Les opérateurs du marché vont avoir besoin de voir un mouvement significatif vers le haut des performances économiques avant d'être convaincus que la demande va suivre".