Renault veut faire de son site de Flins, en région parisienne, un pôle majeur de son activité véhicules électriques en y implantant la production de la future Zoe ZE, ainsi qu'une usine de fabrication de batteries, une bonne nouvelle pour ses 3.300 salariés.
Le patron de Renault Carlos Ghosn a officiellement annoncé jeudi que le site accueillerait la citadine Zoe ZE, modèle clé de sa future gamme électrique commercialisé début 2012 et appelé à représenter à terme près des deux tiers de ses ventes de voitures électriques.
Sur les quatre modèles de sa future gamme électrique, deux seront fabriqués en France, qui deviendra ainsi "le point d'ancrage" de cette activité, a souligné M. Ghosn.
Parallèlement, Renault va implanter à Flins une usine de production de batteries pour véhicules électriques à partir de mi-2012.
L'alliance Renault-Nissan a signé jeudi une lettre d'intention avec le Commissariat à l'énergie atomique (CEA) et le Fonds stratégique d'investissement (FSI), pour la création d'une entreprise commune sur la recherche, le développement et l'industrialisation de ces batteries. Le recyclage fera aussi partie de ses activités.
Les emplois générés dépendront du nombre de voitures et de batteries produites, a observé Carlos Ghosn. Mais il s'est dit "très optimiste" et "confiant" dans le fait que Flins, qui a connu comme beaucoup sites français du groupe des arrêts de production l'hiver dernier à la cause de la crise, aurait une activité "très importante".
Le ministre de l'Industrie Christian Estrosi a salué de son côté un protocole "destiné à donner un nouvel élan à la construction automobile".
Flins va contribuer à "relever le défi de la révolution industrielle qui s'annonce", a assuré le ministre qui voit dans "l'automobile verte" le "projet porteur de croissance et d'emploi des trente prochaines années".
La capacité de production de Flins atteindrait 100.000 batteries par an, qui ont vocation à être vendues à tous les constructeurs automobiles. Le potentiel de production pourrait atteindre 250.000 batteries en 2015.
L’investissement de la première phase du projet est estimé à 600 millions d'euros jusqu'en 2013. Le FSI entrera au capital de la nouvelle entité à hauteur de 125 millions d'euros en numéraire, le CEA pour 5 millions. Renault apportera 125 millions.
Dans ce cadre, Flins deviendra "le centre de gravité de l'activité véhicules électriques", un "grand centre de développement des voitures électriques et des batteries", a souligné M. Ghosn.
"Le fait que ça rassure en plus l'ensemble du personnel, c'est une très bonne chose", a-t-il ajouté.
Flins, fondé en 1952, est la plus ancienne usine du groupe. Elle est dédiée à la production des petits modèles de la gamme (Clio II et III actuellement).
L'assemblage de la Clio sera maintenu à Flins, "jusqu'au moment où la voiture électrique et les batteries prendront complètement le relais", a expliqué le patron de Renault.
Le groupe avait déjà annoncé qu'il produirait une voiture électrique dans son usine espagnole de Valladolid.
Il table sur un marché de 10% de véhicules électriques à l'horizon 2020. Il a présenté en septembre une gamme de quatre véhicules électriques. Son allié Nissan en développe quatre aussi.
En France, le véhicule électrique bénéficiera d'un super-bonus de 5.000 euros jusqu'en 2012. Le gouvernement a lancé en octobre un plan pour le développement des véhicules électriques et hybrides rechargeables avec l'objectif d'en produire 2 millions à l'horizon 2020 et de se doter d'un million de points de recharge dès 2015.