TOULON, Var (Reuters) - Florence Parly s'est employée mardi à rassurer les forces armées françaises sur leur avenir budgétaire, promettant en outre des mesures pour améliorer les conditions de vie des militaires.
Lors d'un discours de clôture des universités d'été de la Défense de Toulon (Var), la ministre des Armées s'est efforcée d'expliquer les coupes de cette année, rappelant en parallèle l'engagement d'Emmanuel Macron à porter les ressources des armées à 2% du PIB (50 milliards d'euros) en 2025.
"Beaucoup de commentateurs ont préféré se focaliser sur les mesures qui ont été prises de façon ponctuelle pour faire face aux impasses budgétaires de l’année 2017, occultant ainsi l’ampleur de l’augmentation de notre budget pour 2018 et au-delà", a-t-elle expliqué.
"Nous avons trouvé en arrivant une situation budgétaire difficile, voire calamiteuse", a souligné Florence Parly.
La Cour des Comptes a confirmé que la maîtrise des finances publiques imposait un certain nombre de mesures d'ajustement, rendant nécessaires des économies dans tous les ministères, a-t-elle souligné.
"Le ministère des Armées y a logiquement apporté sa contribution. Aucune contribution n'est évidemment indolore mais (..) il convient de les relativiser au regard de l’effort global qui est consenti au profit de la défense", a ajouté la ministre.
Le budget de la Défense a été amputé de 850 millions d'euros cette année dans le cadre des économies demandées par l'exécutif pour contenir le déficit public sous le seuil de 3% du PIB.
Cette décision a suscité l'incompréhension et la colère d'une communauté militaire déjà sous tension, et la démission cet été du général Pierre de Villiers, chef d'état-major des armées françaises.
Emmanuel Macron a annoncé en juillet que le budget de la Défense serait porté à 34,2 milliards d'euros en 2018 - contre 32,7 milliards cette année - dont 650 millions pour les opérations extérieures.
Conformément à la trajectoire annoncée par le président Emmanuel Macron, chef des Armées, la ministre a précisé que le gouvernement préparait une loi de programmation militaire pour la période 2019-25 "en vue d’une adoption d’ici la fin du 1er semestre 2018".
"Les crédits budgétaires augmenteront de 1,8 milliard d'euros en 2018", a-t-elle aussi confirmé.
Florence Parly a indiqué que des "mesures de trésorerie" et le "décalage de quelques programmes" permettraient de financer le surcoût des opérations extérieures qui dépasse chaque année 1,1 milliard d'euros depuis 2013. Il a atteint 1,14 milliard en 2016.
Au total, 7.000 militaires français sont déployés aujourd'hui sur des théâtres extérieurs, dont 4.000 pour la seule opération Barkhane au Sahel.
En réponse au malaise d'une partie de l'armée, Florence Parly a annoncé pour octobre "un plan d'accompagnement des familles et de l'amélioration des conditions de vie des militaires".
Il comprendra un important volet logement, la fourniture de 49.000 gilets pare-balles pour les soldats et une enveloppe de 25 millions d'euros pour l'alimentation du personnel de Sentinelle.
Environ 140.000 soldats ont été engagés dans cette opération de sécurité lancée début 2015.
(Cyril Altmeyer, avec Elizabeth Pineau à Paris, édité par Sophie Louet)