Des salariés de Cyclocity, filiale de JCDecaux (PA:JCDX) en charge des Vélib' actuellement en grève, ont manifesté vendredi devant des bureaux de Smovengo et Indigo à Paris et Puteaux (Hauts-de-Seine) pour demander leur reprise par le nouvel opérateur du système de vélo en partage de la métropole parisienne, a-t-on appris de source syndicale.
Quelque 70 salariés ont dans la matinée "envahi des bureaux de Smovengo qui se sont avérés vides avenue de la République" à Paris, a indiqué à l'AFP Bambo Cissokho, secrétaire du comité d'entreprise de Cyclocity.
La manifestation s'est ensuite rendue à Puteaux, au siège d'Indigo, actionnaire du groupement, où une délégation a été reçue par la direction.
Les salariés lui ont demandé d'organiser une réunion à quatre avec le groupement, l'ancien opérateur JCDecaux, le syndicat mixte Autolib' Vélib' et les syndicats. Une réponse doit être donnée lundi. "Tant qu'on n'a rien acté, il n'y aura pas de retour en arrière", c’est-à-dire pas de démontage des stations Vélib, a prévenu Fouad Lastate, délégue CGT.
Les salariés demandent toujours leur transfert aux mêmes conditions de salaires et d'avantages.
Selon M. Cissokho, alors que Smovengo a promis d'étudier en priorité les candidatures des salariés de Velib', "la dizaine de personnes qui, à ma connaissance, ont postulé, ont reçu un email disant que leur candidature n'était pas retenue. Personne n'a eu d'entretien".
Selon la même source, côté JCDecaux, une vingtaine d'emplois sont vacants dans le groupe, mais en régions.
"La mairie de Paris nous a trahis", a ajouté M. Cissokho, "nous sommes en train d'éteindre les stations. On veut les toucher au portefeuille et leur faire perdre leurs 300.000 abonnés", a-t-il dit en rappelant le mouvement de grève démarré mardi.
La direction de Smovengo n'a pu être jointe par l'AFP.
Dans une question écrite au gouvernement, le sénateur de Paris et secrétaire national du PCF, Pierre Laurent, a "attiré l'attention" de la ministre du Travail, Muriel Pénicaud, sur "l’incertitude autour de l’avenir des 315 salariés de Cyclocity" et lui demande ce qu'elle "compte faire pour œuvrer en faveur de la mise en place" de la réunion quadripartite demandée par les salariés.
Des instances représentatives de salariés de Cyclocity avaient demandé devant la justice que Smovengo, qui reprend au 1er janvier 2018 le système de vélo en partage, soit obligé de conserver tous les salariés aux mêmes conditions contractuelles, mais ils ont été déboutés de leur demande mardi par le tribunal de grande instance de Nanterre.