L'économie portugaise devrait se contracter de 2,3% cette année en raison d'une forte chute de la demande intérieure et d'un essoufflement des exportations, selon les prévisions publiées mardi par la Banque du Portugal, qui tablait précédemment sur un recul du produit intérieur brut de 1,9%.
La Banque du Portugal aligne ainsi ses prévisions sur celles du gouvernement et de la "troïka" représentant ses bailleurs de fonds qui ont récemment revu leurs estimations à la baisse.
Pour 2014, la banque centrale portugaise prévoit une relance de 1,1% du PIB, mais qui devrait être pénalisée par les nouvelles mesures d'austérité budgétaire que le pays, sous assistance financière, devra adopter afin de respecter ses engagements internationaux.
Dans son bulletin économique de printemps, la Banque du Portugal (BdP) table en 2013 sur une récession provoquée par "une forte chute de la demande intérieure, dans un contexte de réduction des perspectives de revenu".
"Les exportations devraient enregistrer un ralentissement, tout en maintenant une croissance positive malgré les perspectives d'une baisse de la demande extérieure", a ajouté la banque centrale, qui prévoit une augmentation des exportations de 2,2% cette année puis de 4,3% en 2014.
Après un recul du PIB de 1,6% en 2011, l'activité économique au Portugal a chuté de 3,2% l'an dernier, soit la plus importante récession depuis 1975.
"L'évolution de l'économie portugaise est conditionnée par le processus de correction des déséquilibres macro-économiques, lequel implique un impact récessif avec des conséquences négatives sur le marché du travail", a ajouté la BdP alors que le taux de chômage a atteint le niveau record de 16,9% à la fin 2012.
En échange d'un prêt de 78 milliards d'euros accordé en mai 2011 par l'Union européenne et le Fonds monétaire international, le Portugal s'est engagé à mettre en oeuvre un vaste programme de rigueur et de réformes sur trois ans.
Face à l'impact plus important que prévu des mesures d'austérité déjà adoptées, un total de 23,8 milliards d'euros en coupes budgétaires ou hausses d'impôts entre 2011 et 2013, les créanciers du Portugal lui ont récemment accordé un an de plus, soit jusqu'en 2015, pour ramener son déficit sous le seuil de 3% du PIB.
Le gouvernement du Premier ministre Pedro Passos Coelho s'est par ailleurs engagé à présenter un nouveau plan de réduction des dépenses publiques d'environ 4 milliards d'euros à mettre en oeuvre d'ici la fin 2015.
"Compte tenu de l'ampleur de la réduction des dépenses annoncée, la prévision pour l'année 2014 devrait être nettement affectée", a indiqué la Banque du Portugal qui, dans ce "scénario alternatif", table sur une croissance du PIB de 0,3% en 2014.