Le Pdg du groupe français Lactalis, Emmanuel Besnier, a estimé dans un entretien au journal Les Echos, à paraître jeudi, que la crise du lait infantile contaminé pourrait coûter "plusieurs centaines de millions d'euros" à son entreprise.
"On ne peut pas le dire de façon définitive mais ce sera très lourd. Plusieurs centaines de millions d'euros", reconnaît-il.
En outre, "cette affaire peut aussi nous coûter l'agrément à l'exportation sur une période qu'on ne peut pas estimer", a ajouté le président du groupe, précisant: "c'est la plus grande crise que j'ai eue à affronter dans ma vie de manager".
Lactalis avait dû stopper le 8 décembre sa production de laits infantiles sortis de l'usine de Craon en Mayenne, après avoir découvert des salmonelles dans des laits de marque Picot et Milumel.
Après plusieurs semaines de crise, le groupe a procédé à la mi-janvier au retrait total de tous les laits infantiles sortis de l'usine de Craon - pas moins de 12 millions de boîtes -, pour cause de risque de contamination.
La tour de séchage numéro 1 de l'usine de Craon va être fermée définitivement, annonce M. Besnier.
"La fermeture va nous permettre de repartir sur des bases saines avec la deuxième tour toute récente", ajoute-t-il, tout en s'engageant à offrir un programme de mobilité aux salariés concernés par cette fermeture.
"Ce plan a été présenté mercredi soir aux représentants du personnel, en leur assurant de notre volonté qu'il n'y ait aucune suppression de poste", dit-il.
Quant aux marques Picot et Milumel, aujourd'hui retirées des rayons, elles seront relancées, précise le Pdg.
"Cela prendra du temps mais nous ne pensons pas qu'elles soient irrémédiablement affectées", ajoute-t-il, précisant que "le marché du lait infantile est en croissance à l'international".
Né d'une petite entreprise familiale, Lactalis est devenu un géant mondial avec 246 sites de production dans 47 pays et 75.000 collaborateurs.