MADRID (Reuters) - L'exploitant espagnol d'autoroutes Abertis, au centre d'une bataille boursière, cherche à vendre une participation majoritaire dans sa filiale d'infrastructures de satellites Hispasat à l'opérateur de réseaux électriques Red Electrica pour 656 millions d'euros.
Cette vente d'une participation de 57% dans Hispasat - qui nécessite le feu vert de l'Etat espagnol - sera examinée par les actionnaires lors de la prochaine assemblée générale d'Abertis en mars, a annoncé ce dernier dans un document publié mercredi soir.
Le groupe italien Atlantia et l'allemand Hochtief, contrôlé par l'espagnol ACS, se livrent bataille pour prendre le contrôle d'Abertis. Ils proposent respectivement 15,6 et 17,1 milliards d'euros mais Atlantia a laissé entendre qu'il pourrait encore modifier le prix et la structure de son offre.
Ces deux propositions ont été autorisées par la Commission européenne. L'autorité boursière espagnole CNMV a donné son feu vert à l'OPA d'Atlantia en octobre mais ne l'a pas encore fait pour celle de Hochtief.
Toutefois le gouvernement espagnol a demandé à la CNMV de revenir sur l'autorisation signifiée à Atlantia parce que le groupe italien n'a pas sollicité celle de l'Etat pour l'acquisition conjointe d'Hispasat, un actif que Madrid juge stratégique.
En vendant sa participation dans Hispasat, Abertis pourrait ainsi faciliter son rachat par l'un ou l'autre des prétendants.
Abertis, qui exploite des autoroutes en Espagne, en France, en Amérique latine et aux Etats-Unis, a publié mercredi un chiffre d'affaires et un bénéfice brut annuels inférieurs aux attentes.
L'action Abertis perd 0,4% vers 15h15 GMT en Bourse de Madrid tandis qu'ACS lâche 2,9%; Atlantia laisse un peu plus de 2% en Bourse de Milan et Hochtief lâche plus de 3% en Bourse de Francfort.
(Carlos Ruano Bertrand Boucey pour le service français, édité par Wilfrid Exbrayat)