PARIS (Reuters) - Le statut des cheminots, tabou social français, sera mis "sur la table" dans le cadre de la future réforme de la SNCF, a déclaré jeudi le porte-parole du gouvernement, avant la remise d'un rapport sur l'avenir du ferroviaire au Premier ministre.
L'ancien PDG d'Air France (PA:AIRF) Jean-Cyril Spinetta s'est vu confier en septembre la mission de réfléchir à l'avenir de l'entreprise publique, plombée par une dette croissante, et il devait remettre son rapport jeudi à Edouard Philippe.
"La question est de savoir quels sont les bons moyens de transport pour les mobilités du quotidien (...) et il y aura aussi la question du statut, il y aura tout sur la table", a déclaré Benjamin Griveaux à Sud-Radio.
Pour les syndicats, cette question du statut des cheminots fait figure de casus belli.
Le rapport Spinetta "ne préconise pas que ça", a cependant fait valoir le porte-parole du gouvernement, selon qui il contient une quarantaine de propositions.
L'un des objectifs de ces propositions est de préparer le système ferroviaire français à l'ouverture à la concurrence en 2019 pour les TGV et en 2023 pour les trains régionaux, a poursuivi Benjamin Griveaux.
L'autre sujet est "que chaque année la dette de la SNCF s'accroît de trois milliards. Fin 2018, c'est 50 milliards de dettes, c'est 750 euros par Français. Le modèle n'est plus tenable, donc il faut trouver un nouveau modèle économique", a-t-il expliqué.
Il a admis que la France avait sans doute mis trop l'accent sur les grandes lignes au détriment des trains du quotidien. "On est lucide, on est responsable et on n'avance pas en ayant la peur au ventre, on avance de manière sérieuse", a-t-il assuré.
(Emmanuel Jarry)