Les dirigeants de grandes entreprises cotées en bourse hors CAC 40 ont vu leur rémunération totale augmenter depuis la crise de 2008, notamment ceux à la tête de sociétés dont la capitalisation boursière est inférieure à un milliard d'euros, selon une étude présentée mardi.
Cette étude annuelle de l'ATH, association technique de cabinets d'audit et d'experts comptables, s'appuie sur un panel de 388 dirigeants de 154 sociétés cotées hors CAC 40, banque et assurance.
Elle montre que les dirigeants d'entreprises à capitalisation boursière de plus d'un milliard d'euros (catégorie A, par exemple TF1, Havas ou Areva) ont vu leur rémunération totale moyenne baisser de 17% entre 2008 et 2012.
Ceux dont les entreprises ont une capitalisation boursière comprise entre 150 millions et un milliard (catégorie B, par exemple Meetic ou Gaumont) ont en revanche bénéficié d'une hausse de leur rémunération totale de 3%, tandis que ceux dont la capitalisation boursière est inférieure à 150 millions (catégorie C, Mr Bricolage) ont été augmenté de 18%, assure l'association.
Dans le même temps, la rémunération moyenne des dirigeants du CAC 40 a, elle, augmenté de 21%, rappelle ATH. Ceux-ci, qui gagnaient déjà deux fois plus que les responsables de sociétés de catégorie A en 2008, gagnent désormais quasiment trois fois plus.
Dans le détail des rémunérations, la part variable est globalement restée stable entre 2008 et 2012 dans l'ensemble des entreprises cotées interrogées, avec à nouveau une baisse pour les dirigeants des entreprises de catégorie A et une évolution modérée pour les deux autres catégories.
Seuls 28% du panel, soit 109 dirigeants d'entreprise, assurent en outre avoir bénéficié d'options de souscription ou d'achat d'actions dont les montants ont progressé de 25% sur cinq ans, précise encore ATH (+145% pour les catégories C).
Les Golden parachutes bénéficient également à 28% des dirigeants d'entreprises cotées, surtout ceux de catégorie A (50%), mais correspondent à des montants hétérogènes (entre 6 et 24 mois de salaires).
Ils sont également 26% à bénéficier d'une retraite supplémentaire, dont toujours la moitié des dirigeants de sociétés de catégorie A.
L'association ATH a en outre calculé que 63% des dirigeants interrogés gagnaient moins de 450.000 euros par an, la limite imposée par le gouvernement aux responsables d'entreprises publiques.
Elle a également estimé à 23 millions d'euros le surcoût pour les 41 entreprises comprenant des dirigeants rémunérés au delà d'un million d'euros, de la nouvelle fiscalité à 75%.
Enfin, ATH a regretté que sur 388 dirigeants de ces sociétés, 22 seulement soient des femmes dont une seule PDG (d'une entreprise de catégorie C). Leur rémunération moyenne est en outre équivalente à 59% de celle des hommes.