par Gwénaëlle Barzic
PARIS (Reuters) - La Ligue de football professionnel (LFP) a lancé mercredi son appel à candidatures pour la retransmission du championnat français de football entre 2020 et 2024, enclenchant la bataille pour les droits sportifs les plus prisés en France.
L'enchère fera figure de test alors que les prix d'autres compétitions étrangères ont amorcé un reflux après plusieurs années de croissance exponentielle.
La Ligue espère faire monter les prix - aujourd'hui environ 750 millions d'euros par saison - pour atteindre le seuil symbolique du milliard d'euros et ainsi rivaliser avec les championnats italien et espagnol.
Elle mise sur la rivalité entre les actuels co-détenteurs des droits - le groupe de télévision payante Canal+, filiale de Vivendi (PA:VIV), et les chaînes qataries de beIN Sports - pour lesquels ces droits sont cruciaux.
Le trublion SFR (PA:SFRGR), qui a récemment raflé une série de droits sportifs de premier plan dont ceux de la Ligue des Champions, a cependant vu sa puissance financière émoussée par ses difficultés à reconquérir ses clients en France. Ces problèmes opérationnels ont conduit l'opérateur télécoms SFR, filiale d'Altice (AS:ATCA), à réviser sa stratégie dans les contenus.
Lors d'une conférence de presse, les dirigeants de la LFP ont dévoilé une procédure complexe avec un nombre de lots porté à 7, un système d'enchères successives lot après lot chacun doté d'un prix de réserve secret et une séparation entre le choix des horaires et le choix du type de match pour certains lots.
Pour la première fois, la LFP permet à un candidat ayant acquis des droits de les sous-licencier avec l'espoir d'attirer ainsi de nouveaux acteurs, à l'image d'agences spécialisées comme l'espagnol Mediapro qui vient de rafler les droits du championnat italien.
Autre changement, les cases horaires de la compétition sont modifiées avec notamment une case premium le samedi soir à 21h00, le report du multiplex au dimanche 15h00 et l'apparition d'un match le dimanche à 13h00.
"Cet appel d'offres est en effet sophistiqué pour créer une émulation (...) mais les règles sont extrêmement claires et transparentes", a assuré le directeur général de la LFP Didier Quillot.
Il n'a pas souhaité dévoiler le montant espéré par la LFP ni celui des prix de réserve.
"Nous avons fait un appel d'offres et ensuite c'est le marché qui parlera. Evidemment, nous attendons des chiffres significativement supérieurs à ceux que nous avons aujourd'hui", a-t-il dit.
(Edité par Dominique Rodriguez)