La Bourse de Paris s'est une nouvelle fois montrée frileuse mardi, clôturant en repli de 0,77%, alors que persistent aux Etats-Unis le blocage sur le budget et la paralysie partielle de l'Etat américain.
L'indice CAC 40 a perdu 32,05 points à 4.133,53 points, dans un volume d'échanges faible de 2,3 milliards d'euros, après avoir terminé à l'équilibre la veille.
Parmi les autres marchés européens, Francfort a reculé de 0,42%, Londres de 1,11%. Par ailleurs, l'Eurostoxx 50 s'est replié de 0,67%.
Le marché parisien est resté indécis tout au long de la séance, passée essentiellement dans le rouge. Un état d'esprit que n'a pas modifié l'ouverture sans direction à la Bourse de New York.
La cote parisienne a vécu une nouvelle "séance d'attente", indique Frédéric Rozier, conseiller de gestion chez Meeschaert Gestion Privée.
"Les volumes actuels sont anémiques car beaucoup d’investisseurs désertent depuis quelques jours les marchés dans la mesure où le blocage au Parlement américain crée un climat d’incertitude", ajoute dans une note Pascal Plunet, gérant conseil chez Barclays Bourse.
Le président des Etats-Unis Barack Obama va donner une conférence de presse à partir de 14H00 (18H00 GMT) mardi, au huitième jour de la paralysie de l'Etat fédéral. Républicains et démocrates ont continué à se renvoyer la balle lundi à Washington alors que se rapproche l'échéance d'un défaut sur la dette américaine.
En dépit de ce contexte, le marché reste toutefois "très solide" estime M. Rozier.
Concentrés sur les Etats-Unis, les investisseurs ont été peu sensibles aux indicateurs macroéconomiques du jour. La Banque de France a revu à la baisse sa prévision de croissance au 3e trimestre pour la France et l'Allemagne a enregistré une contraction de son excédent commercial en août, ainsi qu'un nouveau recul, limité, des commandes à l'industrie en août.
La résistance des marchés en Europe a toutefois été testée "cet après-midi après l'abaissement par le FMI de ses prévisions de croissance mondiale pour cette année et l'année prochaine, en conséquence des récentes turbulences sur les marchés émergents", souligne cependant Michael Hewson, analyste de CMC Markets.
Après avoir gagné 3,2% en 2012, le produit intérieur brut (PIB) mondial devrait progresser de seulement 2,9% cette année et de 3,6% en 2014, a indiqué le Fonds monétaire international qui a abaissé ses prévisions mardi en prélude à son assemblée générale à Washington.
Aux Etats-Unis, le blocage de l'Etat "a aussi comme conséquence de ne pas rendre possible la publication des statistiques compilées par les organismes d'état", rappellent les stratégistes de Crédit Mutuel-CIC. "Ceci renforcera encore l’importance de la saison de publication des résultats, qui démarre officiellement avec Alcoa ce soir", ajoutent-ils.
Parmi les valeurs, Alcatel-Lucent a dégringolé (-4,05% à 2,77 euros) en fin de séance après la demande du ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg de "réduire" le plan social prévoyant la suppression de plus de 10% des effectifs du groupe en France. L'annonce du plan avait dans un premier temps été bien accueillie par le marché.
Sanofi a perdu 1,58% à 73,56 euros, après avoir revu à la baisse le nombre de suppressions de postes prévu dans son plan de restructuration.
TF1 a profité (+3,08% à 13,73 euros) de la volonté du groupe américain de médias Discovery Communications de monter à 100% du capital de la chaîne sportive Eurosport en avance sur le calendrier convenu.
ArcelorMittal a reculé de 0,90% à 10,46 euros après la vente de plus de 233 millions d'actions du sidérurgiste turc Erdemir, soit 6,66% du capital, pour 267 millions de dollars.
GDF Suez s'est replié de 1,69% à 18,9 euros, souffrant d'un abaissement de recommandation par Citigroup à "neutre" contre "acheter" auparavant. Le groupe énergétique a aussi annoncé avoir cédé des parts de ses actifs australiens à la maison de commerce japonaise Mitsui & Co.
Suez Environnement a perdu 0,24% à 12,4 euros. Le groupe a décroché le contrat de distribution de l'eau dans la région de Barcelone (3 millions d'habitants) pour une période de 35 ans.
BioMérieux a progressé de 0,13% à 71,28 euros après une émission obligataire de 300 millions d'euros destinée notamment à financer l'acquisition de l'entreprise américaine BioFire.