Le géant mondial de l'acier ArcelorMittal a annoncé mercredi un investissement de 92 millions d'euros pour la réfection complète de l'un des trois hauts-fourneaux de son site de Dunkerque (nord), six mois après la fermeture de celui de Florange (Moselle).
"Cet investissement confirme la volonté du groupe (...) d'investir dans la durée en France afin de consolider ses activités sur le territoire ainsi que sa stratégie en Europe et en France", a souligné Henri-Pierre Orsoni, patron de la division Atlantique et Lorraine du groupe sidérurgique, cité dans un communiqué.
La réfection de ce haut-fourneau de plus de vingt ans "confirme la capacité de production de 7 millions de tonnes de brames" dont dispose le site de Dunkerque", qui continuera ainsi "à alimenter les usines du groupe à Florange et à Liège", a-t-il souligné.
"Avec les sites de Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône) et de Dunkerque, la production d'acier liquide en France atteint 11 millions de tonnes et représente à elle seule 40% de la production européenne" d'aciers plats d'ArcelorMittal, a-t-il rappelé.
"Cet investissement confirme qu'ArcelorMittal investit et est investi en France", a déclaré à l'AFP une source du groupe, qui a choisi de fermer ses hauts-fourneaux lorrains de Florange pour concentrer sa production à Dunkerque et Fos-sur-Mer, à proximité immédiate de ports maritimes.
"C'est très bien", a réagi le ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg, estimant qu'il était de son ressort de veiller à "faire respecter" les engagements d'ArcelorMittal. "S'il les respecte, je ne peux que m'en féliciter", a-t-il ajouté, interrogé sur France Culture.
Le PDG d'ArcelorMittal en France, Hervé Bourrier, a déclaré il y a près d'un mois que les cinq hauts-fourneaux du groupe en France tournaient actuellement à plein régime, avec une production destinée principalement à l'exportation.
Avec cet investissement sur Dunkerque, le groupe, qui emploie plus de 20.000 personnes dans l'Hexagone, souhaite montrer "qu'il tient (s)es engagements en France", où il a investi deux milliards d'euros depuis 2005, a ajouté la source.
Le groupe a récemment inauguré une nouvelle ligne de production d'aciers électriques sur son site de Saint-Chély-d'Apcher (Lozère), où il a investi 90 millions d'euros. A Florange, il a déjà engagé plus de la moitié des 180 millions d'euros prévus dans les accords passés avec le gouvernement il y a près d'un an.
Le président François Hollande s'est rendu sur le site lorrain il y a deux semaines et s'est engagé à y retourner tous les ans.
L'annonce d'ArcelorMittal intervient également à un moment où le leader mondial de l'acier perçoit un regain d'optimisme de la part de ses clients en Europe, où la demande d'acier a chuté de 20% depuis 2008.
Dans ses prévisions d'automne publiées lundi, la Fédération mondiale de l'acier (WSA) table sur un léger rebond de la demande d'acier en Europe en 2014 avec une hausse de 2,1%. En août, la production française d'acier brut a progressé de 21,7% sur un an.