Les locataires-gérants de stations-service de la Guadeloupe ont mis à exécution vendredi leur mot d'ordre de fermeture des établissements pour protester contre un projet de décret révisant les modalités de fixation du prix des carburants par arrêté préfectoral mensuel.L'ensemble des stations-service de la proche périphérie de Pointe-à-Pitre étaient fermées vendredi, a constaté un journaliste de l'AFP.Lundi soir, ces entrepreneurs réunis en assemblée générale avaient décidé de fermer boutique "après les fêtes de Noël". En prévision du mouvement, des files d'attente d'automobilistes voulant faire le plein s'étaient formées ces derniers jours devant les pompes à essence de l'île.Les locataires-gérants s'affirment victimes des pressions exercées par les compagnies pétrolières, qui menaceraient de rompre leurs contrats et de reprendre l'exploitation de leurs stations-service en gestion directe.L'interprofession ultramarine des produits pétroliers, qui opère notamment le site internet "carburantdom.com" pour combattre le projet de décret établi par le ministre des Outre-mer Victorin Lurel, s'oppose à la révision d'un décret de 2010 initié par l'ancienne ministre Marie-Luce Penchard (UMP) après la crise sociale antillaise de 2009.Le projet de décret établi par l'actuel ministre des Outre-mer vise selon lui à apporter une plus grande transparence dans les modalités de fixation du prix des carburants en réduisant, de fait, la marge financière des compagnies pétrolières opérant outre-mer (Total, Rubis, Exxon Mobil), actionnaires de l'unique raffinerie antillaise Sara et propriétaires de la quasi-totalité des stations-service.Le groupe Total est le principal opérateur pétrolier dans les DOM. Il est l'actionnaire majoritaire de la raffinerie Sara, établie en Martinique, qui assure aussi l'approvisionnement en carburants des deux autres départements français d'Amérique (Guadeloupe, Guyane), et possède plus de la moitié des 108 stations-service de la Guadeloupe.