Le grand magasin en ligne américain Amazon a annoncé jeudi être repassé aux bénéfices en 2013 et a enregistré de bonnes ventes pendant la saison des fêtes de fin d'année, mais les analystes attendaient beaucoup mieux et son action chutait.
Le bénéfice net est ressorti à 274 millions de dollars contre une perte de 39 millions un an plus tôt. Par action, il atteint 59 cents en 2013 alors que les analystes attendaient 73 cents.
Les ventes ont bondi de 22% sur un an à 74,4 milliards de dollars, un peu en deçà des attentes.
Pour le seul quatrième trimestre, le résultat a plus que doublé sur un an à 239 millions de dollars, soit 51 cents par action contre un consensus de 66 cents.
Le chiffre d'affaires a bondi de 20% à 59,59 milliards de dollars en octobre et décembre, signalant de vigoureuses ventes de Noël, alors que beaucoup de distributeurs traditionnels comme la chaîne Best Buy se plaignaient eux de ventes décevantes à cause de la concurrence du e-commerce, dont Amazon est le roi.
Le groupe n'a, comme à l'accoutumée, pas donné de chiffres de ventes de Kindle mais d'après le cabinet spécialisé IDC, il occupe la troisième position du marché mondial des tablettes avec 5,8 millions de Kindle Fire écoulés et 7,6% du marché, derrière Apple (33,8%) et Samsung (18,8%).
Amazon a aussi précisé jeudi dans son communiqué que son service de livraison en un jour "Prime", illimité et gratuit contre un abonnement annuel, avait atteint des records de nouveaux souscripteurs.
Vers une hausse du prix du service Prime
Le directeur financier Tom Szkutak a par ailleurs annoncé lors d'une conférence d'analystes que le groupe envisageait une forte augmentation aux Etats-Unis du prix du service Prime par an, qui pourrait aller jusqu'à 40 dollars de plus que les 79 dollars actuels.
Les analystes se sont inquiétés lors de la conférence de l'impact qu'une brusque augmentation pourrait avoir sur le succès du service et sur les ventes.
Le dynamisme des recettes a toutefois été en partie éclipsé par un bond de 20% des dépenses alors que le groupe ouvre sans cesse de nouveaux centres de traitements des commandes et investit dans la technologie, notamment les services dématérialisés.
Le groupe de Seattle (Etat de Washington, nord-ouest des Etats-Unis) a néanmoins préservé sa rentabilité grâce à une réduction des provisions pour impôts ou des dépenses financières non opérationnelles.
Pour le premier trimestre, le groupe mise sur des ventes de 18,2 à 19,9 milliards de dollars, soit une hausse attendue entre 13 et 24% sur un an.
Les attentes des analystes se situaient plutôt vers le haut de cette fourchette, à 19,7 milliards.
Le groupe table en outre sur un résultat opérationnel situé entre une perte de 200 millions de dollars et un gain de 200 millions, qui pourrait donc s'afficher en nette baisse par rapport aux 181 millions de dollars de bénéfices engrangés au premier trimestre 2013.
L'action chutait de 4,6% à 384,50 dollars lors des échanges électroniques suivant la clôture de la séance officielle, après avoir bondi de 4,90% en séance jeudi.
Le patron Jeff Bezos s'est contenté de dire que "c'est un bon moment pour être client d'Amazon", soulignant que le groupe livrait maintenant même le dimanche.