Le secrétaire général de la CFDT Laurent Berger déclare au Journal du Dimanche qu'il demandera au gouvernement de revenir sur les baisses de charges accordées aux entreprises si les discussions avec le Medef sur les contreparties n'avancent pas d'ici à la conférence sociale.
"Si rien n'a bougé avant la conférence sociale de juillet (7 et 8 juillet), j'en tirerai les conclusions et je demanderai au gouvernement de revenir sur sa politique de soutien aux entreprises", prévient M. Berger, dans cette interview publiée à la veille de l'ouverture du 48e congrès de la CFDT à Marseille.
"Les négociations avec le patronat (sur les contreparties au pacte, comme l'emploi, la formation, etc) patinent, sauf dans la métallurgie. Je ne sais toujours pas aujourd'hui comment les entreprises utiliseront les 20 milliards d'euros du crédit d'impôt compétitivité emploi, ni les allègements de cotisations, et je n'ai pas confiance a priori", affirme le responsable syndical.
Selon lui, le Medef dit vouloir attendre le contenu de la loi de finances recitificative de juin "avant d'avancer... Donc rien n'avance".
"Le patronat fait de la surenchère. Il explique semaine après semaine ce qu'il faut faire pour sauver l'économie et les emplois et quand on lui dégage des marges financières, il demande encore autre chose et se comporte en lobbyiste", ajoute-t-il.
"Je suis engagé dans la négociation mais, pour négocier, il faut être deux", poursuit M. Berger.
Concernant le gel des seuils sociaux dans les entreprises, évoqué par le ministre du travail François Rebsmen, il juge que "donner le sentiment que le dialogue social dans l'entreprise empêcherait l'embauche, c'est inacceptable".
"Une discussion est prévue de longue date avec les partenaires sociaux sur la modernisation du dialogue social. Commençons par nous entendre sur des objectifs. Ensuite il n'y aura pas de sujet tabou" mais "il est hors de question d'aborder ce sujet par le petit bout de la lorgnette".
M. Berger précise également dans cet entretien qu'il ne "pense pas" participer à la manifestation organisée par la CGT fin juin contre l'extrême droite: "Apporter des réponses à la montée de l'extrême droite, c'est d'abord répondre aux attentes des salariés au quotidien. Réfléchissons-y ensemble".