Le ministre américain aux Affaires intérieures Ken Salazar a estimé dimanche que la marée noire dans le Golfe du Mexique constituait une "crise existentielle" pour BP, laissant par ailleurs entendre qu'il doutait des compétences du groupe pétrolier britannique.
"Je ne mets pas en doute le fait que BP fait tout ce qu'il peut pour tenter de résoudre le problème parce que cela représente une crise existentielle pour l'une des plus grandes entreprises de la planète", a dit M. Salazar au cours d'une conférence de presse.
"Est-ce que je pense qu'ils savent exactement ce qu'ils font? Pas totalement", a-t-il ajouté.
Depuis une explosion le 20 avril sur la plateforme pétrolière Deepwater Horizon exploitée par BP, au moins 5.000 barils de brut (800.000 litres) se déversent chaque jour dans le Golfe du Mexique.
Le groupe britannique a essayé de nombreuses méthodes en vain jusqu'ici pour arrêter la fuite.
M. Salazar a insisté sur le fait que les autorités fédérales pesaient de tout leur poids sur BP, légalement responsable des conséquences de la marée noire.
"Depuis le début de l'affaire, j'ai promis que nous garderions notre botte sur le cou de BP et ces dernières semaines, c'est exactement ce que nous avons fait", a-t-il dit, employant une métaphore de cow-boy récurrente depuis le début de la pollution.
"Si nous découvrons qu'ils ne font pas ce qu'ils sont censés faire, nous les évincerons comme il se doit et nous agirons pour nous assurer que tout est fait pour protéger la population du golfe du Mexique, sa valeur écologique et les biens des Américains", a ajouté le ministre.
Il a souligné que l'administration avait envoyé une équipe de scientifiques qui participent aux efforts anti-marée noire au centre de commande de BP à Houston au Texas.
"Ils ont fait pression sur BP de toutes les façons possibles pour boucher le puits et pour faire cesser la pollution", a poursuivi M. Salazar. "S'il y a un moyen de boucher ce puits, ils le trouveront. S'il y a un moyen d'empêcher que cette pollution se propage, ils le trouveront".
Un peut plus tôt, le porte-parole de la Maison Blanche, Robert Gibbs, avait défendu la réaction de l'administration face à la marée noire, répondant notamment à des attaques de l'ancienne candidate républicaine à la vice-présidence Sarah Palin, accusant le président Barack Obama de collusion avec les pétroliers.
Il avait souligné que "BP paiera les dégâts jusqu'au dernier centime".