OUAGADOUGOU (Reuters) - Le président Blaise Compaoré a annoncé jeudi dans un communiqué qu'il prononçait la dissolution du gouvernement et qu'il imposait l'état d'urgence au Burkina Faso après les violentes manifestations qui se sont déroulées dans la capitale Ouagadougou.
Le chef de l'Etat a ajouté qu'il allait ouvrir des négociations avec l'opposition et a appelé cette dernière à mettre fin aux manifestations, rapporte une radio locale.
"Un état d'urgence est déclaré sur l'ensemble du territoire national. Le chef des forces armées est chargé de mettre en oeuvre cette décision qui entre en vigueur aujourd'hui", affirme le communiqué lu par un présentateur de Radio Omega.
"Je dissous le gouvernement à compter d'aujourd'hui afin de créer les conditions d'un changement. J'appelle les dirigeants de l'opposition politique à mettre fin aux manifestations. Je m'engage à compter d'aujourd'hui à ouvrir le dialogue avec tous les acteurs pour mettre fin à la crise", poursuit le texte.
Des milliers de manifestants hostiles à Blaise Compaoré sont descendus dans les rues de Ouagadougou jeudi, contraignant le gouvernement à retirer un projet de révision constitutionnelle qui aurait permis au président, au pouvoir depuis 1987, de briguer un nouveau mandat.
La constitution rédigée en 2000 limite à deux quinquennats le nombre de mandats présidentiels.
(Pierre Sérisier pour le service français)