General Motors a indiqué lundi avoir allégé ses procédures de décision alors que des courriels montrent qu'il avait mis deux mois à informer les autorités de la commande en urgence de pièces de rechange visant à réparer un défaut à l'origine d'un rappel de 2,6 millions de véhicules.
Ces rappels dus à un défaut du commutateur d'allumage sont associés désormais à 30 décès, auxquels s'ajoutent 31 accidents dont quatre graves.
Des courriels entre General Motors (GM) et son sous-traitant Delphi Automotive montrent le passage le 18 décembre 2013 d'une commande "urgente" de 500.000 pièces, un jour après une réunion de hauts responsables du constructeur qui avaient été informés du problème mais n'avaient pas décidé de lancer un rappel, a affirmé dimanche le Wall Street Journal.
GM avait finalement annoncé en février le rappel de 2,6 millions de véhicules, se retrouvant par la suite la cible de plusieurs enquêtes cherchant à savoir pourquoi il avait autant tardé à agir, alors que le défaut avait été détecté plus de dix ans auparavant.
Dans un courriel lundi à l'AFP, GM ne répond pas directement aux accusations du WSJ.
"Ces courriels sont la preuve supplémentaire que notre système doit être réformé et nous l'avons déjà fait. Nous avons réorganisé entièrement notre procédure d'enquête et de prise de décision en matière de sécurité", écrit un porte-parole. "Nous avons aussi augmenté le nombre d'enquêteurs pour remonter au plus vite les problèmes et prendre les décisions basées sur des données plus fiables", ajoute Alan Adler.
Une enquête interne de GM avait conclu à des dysfonctionnements internes dans cette affaire et conduit au licenciement d'une quinzaine de personnes.
Le groupe automobile est par ailleurs confronté à une montagne de plaintes dans tout le pays. Un premier procès est prévu le 11 janvier 2016.
Les courriels, qui ont été communiqués à la justice par Delphi, devraient alimenter la théorie des plaignants qui accusent GM d'avoir retardé le plus possible les rappels.
Le premier constructeur automobile américain a mis en place un fonds d'indemnisation des victimes et prévoit de verser un million de dollars par décès auquel s'ajoutent 300.000 dollars pour le conjoint survivant et 300.000 dollars pour chacun des éventuels ayant-droits.
A Wall Street, le titre GM décrochait de 2,01% à 30,96 dollars vers 15H55 GMT.